
Gaza : The Guardian dévoile des preuves accablantes sur l’usage de bombes lourdes contre des civils
Dans une enquête accablante, le journal britannique The Guardian a révélé que l’armée d’occupation israélienne a utilisé des munitions lourdes et non guidées avec précision lors du bombardement du café « Al-Baqa », situé en bord de mer dans la ville de Gaza. Cette attaque, qui a entraîné la mort de dizaines de civils, pourrait être qualifiée de crime de guerre selon le droit international.
D’après le journal, des enquêtes de terrain soutenues par des témoignages d’experts et des analyses d’images du bombardement confirment que l’armée israélienne a eu recours à une bombe de type MK-82, d’un poids de 230 kilogrammes. Fabriquée aux États-Unis, cette bombe est réputée pour sa puissance destructrice.
Ce type de munition, classée dans la catégorie des « armes polyvalentes », produit une onde de choc massive et projette des éclats sur une large zone, ce qui en fait une arme inappropriée pour une utilisation dans des zones densément peuplées.
The Guardian cite des experts en droit international humanitaire, selon lesquels l’utilisation d’une telle arme, en présence évidente d’un grand nombre de civils — y compris des enfants, des femmes et des personnes âgées — constitue une violation flagrante des Conventions de Genève, qui interdisent les attaques susceptibles de provoquer des pertes civiles « excessives ou disproportionnées » par rapport à l’avantage militaire escompté.
Dans ce contexte, le Dr Andrew Ford, expert en droits de l’homme à la City University of Dublin, a qualifié cette frappe de « choquante », soulignant que l’emploi de munitions lourdes dans une zone densément habitée — même avec des technologies de ciblage avancées — entraîne inévitablement des effets indiscriminés contraires aux lois de la guerre.
Les experts en armement qui ont coopéré avec The Guardian ont pu identifier des fragments de la bombe MK-82 parmi les décombres du café Al-Baqa, l’un des lieux de loisirs familiaux les plus connus de Gaza, fondé il y a plus de quarante ans.
Des images aériennes du site ont également montré un cratère large et profond, confirmant l’usage d’une arme lourde à effet dévastateur.
Il est à noter que le quartier portuaire où se trouve le café n’était visé par aucun ordre d’évacuation émis par l’armée d’occupation avant l’opération, comme cela est parfois annoncé en amont des frappes.
Le journal souligne que le café était bondé de civils au moment de l’attaque, notamment des familles avec enfants, ce qui soulève de graves interrogations sur les intentions de l’armée israélienne et son respect du principe de distinction entre cibles civiles et militaires.
Dans une déclaration à The Guardian, Jerry Simpson, chercheur principal à Human Rights Watch, a indiqué que « l’armée israélienne n’a pas précisé qui elle visait exactement, mais a affirmé s’être appuyée sur la surveillance aérienne pour limiter les pertes civiles ». Cela suggère, selon lui, que l’armée savait pertinemment que des civils se trouvaient à l’intérieur du café au moment de l’attaque.
Ce rapport soulève ainsi de sérieuses questions quant à la responsabilité de la communauté internationale et de ses institutions judiciaires, en particulier la Cour pénale internationale, face aux violations répétées dans la bande de Gaza, qui visent fréquemment les civils et les infrastructures publiques sans qu’aucune mesure concrète ne soit prise en retour.