
À Alger, une mobilisation populaire pour Gaza malgré les restrictions
Malgré les restrictions strictes sur les rassemblements dans l’espace public, les jeunes Algériens continuent de chercher des moyens d’exprimer leur solidarité indéfectible avec le peuple palestinien. Ce vendredi, une simple action symbolique devant le siège du MSP à Alger s’est transformée en un véritable cri populaire. À travers slogans et discours, la foule a exprimé sa colère face aux crimes commis à Gaza et son rejet de tout soutien occidental à l’occupation israélienne.
Une mobilisation qui dépasse le cadre symbolique
L’appel à une "halte symbolique" a rapidement pris une tournure plus engagée. Des dizaines de citoyens ont également défilé pacifiquement à Jijel, Sétif, Constantine, Barika et d’autres villes. Cette vague de solidarité, bien que spontanée, est révélatrice d’une frustration accumulée depuis l’interdiction des manifestations consécutive à la fin du Hirak.
Face à ce contexte, plusieurs partis politiques et militants appellent à la levée de l’interdiction afin de permettre au peuple algérien d’exprimer son soutien à la cause palestinienne.
Un discours politique contesté par la rue
Lors de la mobilisation à Alger, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelali Hassani Cherif, a tenté d’apaiser la foule. Il a souligné que la cause palestinienne ne devait pas diviser les Algériens, plaidant pour une réponse collective, structurée et nationale.
Mais son appel au calme a été interrompu par des slogans virulents de manifestants exigeant l’expulsion de l’ambassade américaine en Algérie et appelant à des actions de rue plus directes pour dénoncer l’implication des États-Unis dans le soutien à Israël.
Des messages forts dans les mosquées et les rues
La mobilisation s’est également exprimée dans les mosquées. À la Grande Mosquée d’Alger, l’imam a lancé une déclaration poignante :
notre joie est incomplète tant que la Oumma saigne, de Jérusalem à Gaza
. Il a décrit les attaques israéliennes comme une "barbarie sans précédent" dans l’histoire moderne.
- “Non à la famine”
- “Non à l’extermination”
- “Ouvrez les passages”
- “USA = Terrorisme”
- “Stop à la guerre”
Ces slogans ont résonné dans plusieurs villes, donnant un visage collectif à la souffrance de Gaza.
La voix de l’Algérie au Conseil de sécurité
Sur le plan diplomatique, l’Algérie a continué à porter la cause palestinienne à l’échelle internationale. Jeudi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité à l’initiative d’Alger, le représentant permanent Amar Bendjama a dénoncé les attaques israéliennes comme un châtiment collectif et une crime de guerre.
Il a affirmé que le Conseil devait assumer pleinement ses responsabilités, soulignant la nécessité d’agir clairement et fermement face aux violations flagrantes du droit international à Gaza