L’Assemblée nationale vote pour l’abrogation de l’accord de 1968 entre la France et l’Algérie
L’Assemblée nationale française a adopté, ce jeudi, une motion appelant à l’abrogation de l’accord migratoire signé avec l’Algérie en 1968.
Une décision symbolique mais lourde de sens, qui risque de raviver les tensions entre Paris et Alger, d’autant qu’elle intervient à la veille de l’anniversaire du déclenchement de la guerre d’indépendance algérienne.
Le vote s’est joué à une courte majorité : 185 députés issus des groupes Les Républicains et Horizons ont soutenu le texte, contre 184 voix provenant de la gauche, de la majorité présidentielle et du gouvernement.
La cheffe du groupe d’extrême droite à l’Assemblée, Marine Le Pen, s’est félicitée du résultat, qualifiant la journée d’« historique pour le Rassemblement national ».
Elle a souligné qu’il s’agissait du premier texte adopté au profit de son parti, malgré l’opposition du gouvernement et des formations proches du président Emmanuel Macron.
Bien que la motion n’ait aucune valeur contraignante pour l’exécutif, elle envoie un signal politique fort, illustrant la montée du discours anti-immigration et la progression du Rassemblement national sur la scène parlementaire.
Ce dernier entend exploiter le dossier migratoire et la relation franco-algérienne à des fins électorales, en nourrissant la rhétorique du rejet de l’autre.
Du côté algérien, les autorités estiment que l’accord de 1968 a perdu sa substance originale en raison des multiples modifications imposées par la France, notamment après l’instauration du visa pour les ressortissants algériens en 1986.
Selon Alger, les prétendues « privilèges » dont bénéficieraient les Algériens ne sont plus qu’un prétexte politique au service du débat intérieur français.
Le résultat extrêmement serré du vote révèle un changement d’équilibre des forces au sein de l’Assemblée nationale et confirme l’influence croissante de l’extrême droite dans le paysage politique français.