
Manifestations au Maroc : des cas de harcèlement et de violences lors des arrestations
Malgré les restrictions imposées par les autorités marocaines aux journalistes et aux militants, et l’interdiction de relayer les voix des manifestations et des protestations, des sources de défense des droits humains sont parvenues à documenter la répression exercée par les forces de sécurité contre les jeunes sortis dans plusieurs villes marocaines pour réclamer un changement de la situation.
La violence des autorités sécuritaires marocaines a atteint son paroxysme : après les arrestations arbitraires et l’atteinte au droit des manifestants de protester pacifiquement et de porter leurs revendications légitimes – principalement axées sur la réforme des conditions sociales, y compris la santé et l’éducation – la police marocaine s’est livrée à des abus. Des vidéos filmées par des militantes ont documenté des agressions verbales et physiques contre les manifestants.
Des sources de défense des droits humains ont confirmé que certaines détenues avaient été victimes de harcèlement physique et verbal.
Le journal marocain “Henn”, engagé dans la défense des droits des femmes, a rapporté que deux jeunes filles arrêtées avaient subi du harcèlement et des violences lors de leur interpellation.
Ces sources ont également indiqué que le parquet avait constaté des traces de violences sur certaines jeunes femmes.
Le journal a relayé des témoignages exclusifs de détenus affirmant avoir subi des violences physiques et verbales, et avoir été insultés par les forces du makhzen avec des qualificatifs dégradants tels que “génération de la déviance”.
La justice marocaine a retenu contre eux des accusations de rassemblement non autorisé, d’entrave au travail des forces de l’ordre et d’appel à un attroupement sans autorisation.
Jusqu’à la soirée du mardi (troisième jour des protestations), 300 jeunes hommes et femmes avaient été arrêtés par le makhzen à Rabat, Casablanca, Marrakech, Oujda, Berkane, Tanger, Khénifra, Agadir et dans plusieurs autres villes marocaines.
Les manifestants protestaient contre la dégradation des conditions de vie de la population marocaine, tandis que les autorités accordent une attention particulière au secteur du sport dans la perspective d’accueillir la Coupe du monde.