Laurent Nuñez maintient l’invitation algérienne mais n’exclut pas un report de sa visite
Le ministre français de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a réaffirmé sa détermination à se rendre en Algérie, malgré les tensions suscitées par l’affaire du journaliste français Christophe Gleys, condamné à sept ans de prison en Algérie pour “apologie du terrorisme”.
Nuñez a indiqué, lors de son passage sur la chaîne France 2, que l’invitation qu’il a reçue de son homologue algérien est toujours valable, et qu’il est prêt à s’y rendre dès que les préparatifs seront finalisés.
Il a précisé que la fixation de la date de la visite reste en discussion entre les deux parties, estimant qu’elle pourrait être reportée à une date ultérieure en raison de détails organisationnels et techniques actuellement à l’étude avant l’établissement du programme définitif.
Il a déclaré : « Ce qui tranchera, ce sont les discussions techniques en cours pour préparer ma visite éventuelle. J’ai été invité, et j’ai informé mon homologue que je viendrai. »
Nuñez s’est également démarqué du ton tendu adopté auparavant par certains responsables français, notamment son prédécesseur Bruno Retailleau, affirmant que le dialogue et la coopération sécuritaire avec l’Algérie constituent pour la France une « nécessité stratégique », en particulier sur des dossiers hautement sensibles tels que la migration et la lutte contre le crime organisé.
Il a ajouté que maintenir cette coordination « est le bon choix », malgré la conjoncture diplomatique complexe.
Selon le ministre de l’Intérieur, le dossier du journaliste Christophe Gleys sera au cœur des discussions entre les deux pays. Nuñez a exprimé l’attachement de Paris à suivre sa situation de près, soulignant que son cas « ne peut être ignoré » dans le cadre des relations bilatérales.
Dans le même contexte, l’Élysée a publié un communiqué appelant à intensifier les efforts pour obtenir la libération de Gleys et son retour en France « dans les plus brefs délais », au lendemain de la confirmation par la Cour d’appel de Tizi Ouzou de sa condamnation à sept ans de prison.
La décision de la Cour d’appel a provoqué une vive indignation dans les milieux politiques et médiatiques en France, accompagnée de critiques de la part d’organisations de défense des droits humains.
Âgé de 36 ans, Gleys avait été interpellé le 28 mai 2024 et placé sous contrôle judiciaire alors qu’il préparait une enquête journalistique sur le club de la JS Kabylie.
Il faisait alors face à plusieurs accusations, notamment être entré dans le pays avec un visa touristique au lieu d’un visa journalistique, apologie du terrorisme, et détention de publications “portant atteinte à l’intérêt national”, dans le cadre de son reportage sur la JSK à Tizi Ouzou.
En juin 2025, le journaliste français a été condamné à sept ans de prison, une décision que sa famille conteste fermement, estimant que ses actes relevaient strictement de l’exercice de sa profession.
La famille de Gleys demande qu’il bénéficie d’« une grâce présidentielle », à l’image de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, récemment libéré après avoir purgé une année de prison — une démarche que la famille considère comme « un précédent dont il faudrait s’inspirer ».