
La Banque mondiale publie son nouveau rapport sur l’économie algérienne
La Banque mondiale a révélé, dans son rapport sur la situation économique en Algérie pour le printemps 2025, que la croissance économique en 2024 a été vigoureuse, mais qu’un ralentissement relatif est attendu en 2025, malgré l’amélioration de la production d’hydrocarbures.
Le rapport indique que le PIB réel hors secteur des hydrocarbures a enregistré une croissance de 4,8 %, compensant ainsi une contraction de 1,4 % dans ce secteur.
Pour 2025, le taux de croissance économique global devrait atteindre 3,3 %, soutenu par la reprise de la production d’hydrocarbures et la relance de la production gazière grâce à l’augmentation des quotas de l’OPEP+.
Déficit croissant du budget et du compte courant
Après plusieurs années d’excédents, l’Algérie est retournée à un déficit du compte courant en 2024, atteignant 1,7 % du PIB, en raison d’une hausse des importations de 10,2 % et d’une baisse des exportations de 9,7 %.
Le déficit devrait s’aggraver en 2025 pour atteindre 6,6 % du PIB, en raison d’une baisse potentielle des prix du pétrole.
Au niveau des finances publiques, l’Algérie a enregistré en 2024 son déficit budgétaire le plus élevé depuis 2015, atteignant 13,9 % du PIB. Ce déficit devrait encore s’alourdir en 2025 pour atteindre 14,5 %, malgré les efforts de rationalisation des dépenses publiques et les tentatives de compenser la baisse des revenus issus des hydrocarbures.
Dette et inflation : entre stabilité et pressions
La dette publique a légèrement augmenté pour atteindre 48,5 % du PIB en 2024, grâce à l’utilisation de 19,9 milliards de dollars provenant du Fonds de régulation des recettes. Toutefois, le rapport met en garde contre des pressions de financement croissantes susceptibles d’entraîner une hausse significative de la dette à partir de 2025.
Par ailleurs, le taux d’inflation a nettement reculé pour s’établir à 4,0 % en 2024, contre 9,3 % en 2023, grâce à la stabilité du taux de change, à l’augmentation de la production agricole, et à l’autorisation d’importer de la viande et des produits frais.
Un appel à accélérer les réformes et à diversifier l’économie
La Banque mondiale souligne que l’Algérie reste fortement dépendante des revenus des hydrocarbures, qui représentent environ 79 % de ses exportations et 43 % de ses recettes budgétaires. Cette situation rend urgente l’accélération de la diversification économique et de la transformation structurelle.
Le rapport insiste sur la nécessité d’améliorer la productivité des secteurs industriel et des services, d’encourager l’investissement national et étranger, de réorienter la main-d’œuvre vers des secteurs à forte valeur ajoutée, et d’optimiser la qualité des dépenses publiques en révisant les priorités d’investissement.