La Banque d’Algérie impose de nouvelles restrictions pour lutter contre l’exploitation de l’allocation touristique
La Banque d’Algérie continue de durcir les restrictions sur le droit de change pour les voyages à l’étranger, dans le cadre de la lutte contre l’exploitation de ce droit sur le marché noir des devises.
Dans une note adressée aux établissements bancaires le mardi 23 décembre, la Banque a rappelé que cette allocation (750 euros) constitue un droit personnel exclusif du bénéficiaire.
En conséquence, il est désormais obligatoire que la valeur du droit de change pour les voyages à l’étranger soit transférée en monnaie nationale (dinar algérien) par le bénéficiaire lui-même, qu’il soit adulte ou enfant âgé de 12 à 18 ans (dans ce cas, le montant de l’allocation est de 300 euros).
Les proches peuvent toutefois régler le montant au nom du bénéficiaire directement dans les agences bancaires, comme indiqué dans la note.
La Banque centrale fonde cette mesure sur son instruction du 17 juillet 2025 relative à l’allocation touristique, ainsi que sur la note envoyée le 16 décembre dernier.
Présence du bénéficiaire obligatoire
La note a insisté sur le fait que les agences de voyage ou les organisateurs de séjours ne disposent d’aucune autorité pour agir au nom de leurs clients concernant le paiement, le recouvrement ou la gestion des droits de change liés aux voyages à l’étranger, y compris pour les voyages pour la Omra.
Désormais, les banques doivent exiger le passeport original du bénéficiaire pour vérifier la validité de l’opération, que ce soit le titulaire lui-même ou son représentant légal, afin de garantir le respect des nouvelles règles et protéger les droits des bénéficiaires.
Ce renforcement intervient après une série de mesures prises par la Banque d’Algérie le 15 décembre pour lutter contre la fraude concernant le droit de change pour les voyages à l’étranger.
Parmi ces mesures figurent l’obligation pour le bénéficiaire d’ouvrir un compte bancaire dans la banque qui lui verse l’allocation, l’interdiction des paiements en espèces en dinars, et la nécessité de justifier ses revenus pour obtenir les 750 euros.
Le ministre de l’Intérieur et des Transports, Saïd Sayoud, a récemment signalé que plusieurs agences de voyage avaient mis en place des méthodes frauduleuses et illégales pour obtenir cette allocation, en transférant des voyageurs d’Algérie vers la Tunisie légalement pour faire viser leurs passeports et passer quelques jours, avant de les faire revenir en Algérie par des points de passage non surveillés.
Le ministère a recensé que 100 000 personnes sans emploi ont été exploitées par des agences de voyage pour bénéficier de cette allocation de voyage.