
L’Algérie maintient le cap sur le gazoduc transsaharien malgré la rivalité marocaine
Le ministre d’État, ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a confirmé que l’Algérie poursuit le développement de grands projets énergétiques, au premier rang desquels figure le gazoduc transsaharien (TSGP), reliant le Nigeria à l’Algérie puis à l’Europe.
S’exprimant à l’ouverture de la 13ᵉ édition du Salon et Conférence « NAPEC 2025 », Arkab a souligné que ce projet constitue un modèle exemplaire de coopération africaine et d’intégration économique régionale.
Abuja avait tranché sa position en faveur du projet en février dernier, malgré la concurrence du Maroc qui tente de s’en emparer. À cette occasion, des décisions conjointes avaient été approuvées par les ministres de l’Énergie d’Algérie, du Nigeria et du Niger.
Le ministre nigérian des Ressources pétrolières avait déclaré, à la suite de sa rencontre avec le président Abdelmadjid Tebboune en février, que « l’équipe technique en charge du projet a abouti à des décisions validées par les ministres du Nigeria, de l’Algérie et du Niger ».
Le même mois, l’Algérie avait signé plusieurs accords visant à accélérer la réalisation du gazoduc transsaharien, réaffirmant ainsi sa volonté ferme d’aller de l’avant dans sa mise en œuvre.
La riposte marocaine et les enjeux de la rivalité régionale
Parallèlement, le Maroc a officiellement réagi pour contrer ce projet. Le roi Mohammed VI a signé un mémorandum d’investissement avec les Émirats arabes unis pour établir un gazoduc reliant le Nigeria au Maroc.
Selon plusieurs rapports internationaux, le Maroc considère ce projet comme une priorité stratégique, accentuant ainsi la rivalité énergétique et géopolitique au sein de la région.
La déclaration d’Arkab, ce lundi, vient donc réaffirmer la détermination de l’Algérie à mener à bien le projet du TSGP, malgré les alliances régionales et les tensions existantes avec certains pays du Sahel, soulignant qu’il s’agit d’une étape clé pour renforcer la sécurité énergétique du continent.
Le gazoduc algéro-nigérian se distingue par son efficacité : il pourrait être achevé en seulement quatre ans pour un coût estimé à 13 milliards de dollars, contre près de vingt ans et 25 milliards pour le projet concurrent porté par le Maroc.
Le 31 juillet dernier, Arkab a eu des entretiens avec le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Maitama Tuggar, portant sur le renforcement de la coopération énergétique et l’évaluation des études techniques et économiques du projet, entamées depuis mars 2025, en vue du lancement prochain des travaux sur le terrain.