Goïta transforme le rêve démocratique du Mali en mirage

Dans un développement marquant qui consacre le pouvoir de fait, le président du Conseil militaire au pouvoir au Mali, le général Assimi Goïta, a promulgué un projet de loi adopté il y a quelques jours par le Conseil national de transition. Ce texte lui confère le droit d’exercer la présidence du pays pour une durée de cinq ans, renouvelable autant de fois que nécessaire, sans passer par les urnes.

Le Conseil national de transition a officiellement validé le maintien de Goïta à la tête de l’État malien en tant que président de la République pour un mandat de cinq ans, renouvelable.

Avec l’entrée en vigueur de cette loi, le Mali entre officiellement dans une nouvelle phase, mettant fin au statut de « président de transition » pour consacrer celui de président de la République pour Goïta.

Selon le quotidien Le Figaro, le Conseil a expliqué que cette décision répond à la nécessité d’assurer la continuité du leadership face aux graves défis sécuritaires auxquels le pays est confronté.

Les mêmes sources estiment que cette extension du mandat présidentiel constitue un outil politique destiné à garantir la stabilité et à coordonner les efforts de reconstruction et de développement, tout en évitant les changements fréquents à la tête de l’État, susceptibles d’affaiblir l’efficacité des stratégies sécuritaires.

Des décisions unilatérales

Dans le même contexte, le Conseil militaire de transition au Mali a annoncé, il y a quelque temps, la suspension des activités des partis politiques, des organisations et des entités similaires, une mesure qui a suscité de vives critiques.

Cette décision a été prise par décret présidentiel signé par Goïta. Le Conseil a précisé que cette mesure avait été adoptée pour des raisons d’ordre public et qu’elle resterait en vigueur jusqu’à nouvel ordre.

Rappelons que la Conférence nationale des principales forces politiques du Mali, qui s’est tenue fin avril dernier, avait recommandé la nomination de Goïta en tant que président pour un mandat de cinq ans.

Pour mémoire, le général Assimi Goïta a pris le pouvoir au Mali à la suite de deux coups d’État en 2020 et 2022. Depuis le premier putsch en août 2020, le pays est en proie à de profondes mutations politiques et à des crises successives.