Gaza : le Conseil de sécurité adopte la résolution américaine, et l’Algérie vote en faveur du texte
Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, lundi, un projet de résolution présenté par les États-Unis en soutien au plan de Donald Trump pour la bande de Gaza, après avoir obtenu 13 voix pour, tandis que la Russie et la Chine se sont abstenues sans recourir au droit de veto.
Selon la résolution, il est permis de déployer une force internationale chargée de stabiliser la région, ouvrant ainsi la voie à un processus futur menant à la création d’un État palestinien.
De son côté, l’Algérie (membre du Conseil de sécurité) a annoncé qu’elle avait introduit des amendements au projet de résolution américain afin d’assurer l’équité et l’équilibre. Le représentant algérien auprès de l’ONU a affirmé que la paix au Moyen-Orient ne peut être atteinte sans justice pour le peuple palestinien, soutenant la poursuite du cessez-le-feu et le droit du peuple à l’autodétermination.
Le représentant algérien a également déclaré que la résolution adoptée reflète la doctrine des Nations unies pour le règlement du conflit israélo-palestinien et constitue un rejet clair de l’annexion, de l’occupation et du déplacement forcé.
Il a ajouté que la bande de Gaza sera administrée selon des arrangements transitoires par un comité palestinien de technocrates, et que la force de stabilisation assurera la protection des civils palestiniens.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique internationale plus large concernant la bande de Gaza. L’ambassadeur américain à l’ONU, Mike Waltz, a qualifié le projet de « historique et constructif ».
En revanche, une coalition de factions palestiniennes a appelé à une position opposée, estimant qu’une telle intervention internationale pourrait ouvrir la voie à une nouvelle forme d’occupation.
Une position de principe pour l’Algérie
Des observateurs estiment que la position de l’Algérie concernant la cause palestinienne est désormais connue et attendue, le pays ayant défendu ce dossier avec vigueur durant son mandat au Conseil de sécurité. Les questions de libération, de décolonisation et d’autodétermination constituent pour elle des principes fondamentaux.
Selon des spécialistes interrogés par Awras, la position algérienne peut être résumée en quatre points :
Premièrement, l’Algérie réaffirme qu’elle ne s’absentera pas du dossier palestinien, même si elle ne fait pas partie des cinq membres permanents du Conseil. Elle cherche au contraire à imposer sa présence en insistant sur les droits fondamentaux du peuple palestinien.
Deuxièmement, les amendements qu’elle dit avoir introduits montrent que la résolution n’est pas une simple adoption du plan américain, mais qu’elle vise à établir un équilibre entre les différentes parties et les exigences de justice.
Troisièmement, l’engagement de l’Algérie en faveur du « droit du peuple palestinien à l’autodétermination » montre que le pays ne se limite pas à une participation diplomatique, mais cherche, en tant qu’État arabe et africain, à formuler un discours clair dans les forums internationaux.
Enfin, l’appel de l’Algérie à la reconstruction de Gaza avec un soutien international et des institutions financières met en lumière que le dossier ne se résume pas à l’arrêt des combats ou à un arrangement sécuritaire, mais inclut aussi la dimension humanitaire et le développement futur.
Et après ?
Une question se pose désormais : qui supervisera l’application de la résolution à Gaza ? D’autant que les arrangements transitoires évoqués par le représentant algérien nécessiteront des mécanismes et des garanties sur le terrain.
L’impact de la résolution sur la Cisjordanie et la situation des Palestiniens qui y vivent suscite également l’intérêt de l’Algérie, qui a rejeté toute distinction ou traitement limité à Gaza en matière de protection.
Hamas critique l’adoption du projet américain par le Conseil de sécurité
Le mouvement Hamas a critiqué la résolution, estimant qu’elle n’est pas à la hauteur des revendications politiques et humanitaires du peuple palestinien, en particulier dans la bande de Gaza. Le mouvement a ajouté que la résolution du Conseil de sécurité impose une forme de tutelle internationale sur Gaza, ce que les Palestiniens refusent.