Attaf tire la sonnette d'alarme sur la Palestine et attaque Goïta

Attaf tire la sonnette d’alarme sur la Palestine et attaque Goïta

Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a prononcé ce lundi à New York le discours de l’Algérie lors du débat général de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies.

Dès l’entame de son intervention, Attaf a souligné que l’ONU, alors qu’elle célèbre son 80ᵉ anniversaire, fait face à une réalité internationale « extrêmement troublée, dangereuse et complexe », marquée par l’accumulation des crises et des conflits, et l’absence de solutions et de compromis. Il a également évoqué l’élargissement du fossé de développement entre le Nord et le Sud ainsi que le recul du respect des engagements et traités internationaux.

Critiquant l’incapacité de l’organisation à remplir son rôle, il a affirmé que l’ONU est devenue « paralysée dans l’action, inaudible dans la parole et marginalisée dans ses fonctions », au moment où le multilatéralisme est mis à rude épreuve par des tendances unilatérales et isolationnistes.

La question palestinienne

Abordant le dossier palestinien, Attaf a averti que celui-ci « fait aujourd’hui face au plus grand danger de son histoire : celui de son effacement pur et simple par l’annexion des terres, le déplacement de la population et la remise en cause de la solution à deux États ». Il a mis en garde contre les plans israéliens visant à ressusciter ce qu’il appelle « le projet du Grand Israël ».

Il a souligné que ces menaces ne visent pas seulement la Palestine, mais également les pays voisins tels que le Liban, la Syrie, l’Égypte et la Jordanie, appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités historiques et à agir d’urgence.

Le ministre a réaffirmé la position constante de l’Algérie en faveur d’une solution fondée sur la création d’un État palestinien indépendant et souverain dans les frontières de 1967 avec Al-Qods pour capitale, seule voie vers une paix juste, durable et définitive.

Le dossier du Sahara occidental

Revenant sur d’autres questions régionales et internationales, Attaf a rappelé la position de l’Algérie sur le Sahara occidental, la Libye et le Sahel.

Il a insisté sur le fait que « le temps qui passe ne saurait altérer la volonté des peuples ni la légitimité de leurs causes », rappelant que 62 ans se sont écoulés depuis l’inscription du Sahara occidental sur la liste des territoires non autonomes, 50 ans depuis la première résolution du Conseil de sécurité à ce sujet, et 34 ans depuis le déploiement de la MINURSO.

« Le Sahara occidental demeure une question de décolonisation, et le peuple sahraoui reste en droit d’exercer son droit à l’autodétermination », a-t-il martelé, précisant que tout règlement du conflit doit être conduit sous l’égide exclusive des Nations unies, par le biais de négociations directes entre les deux parties, à l’abri de toute imposition extérieure, et en conformité avec la doctrine onusienne de décolonisation.

La crise libyenne

Concernant la Libye, Attaf a souligné que la crise, qui perdure depuis 14 ans, n’aurait jamais duré aussi longtemps si elle avait été laissée entre les mains des Libyens eux-mêmes. Il a appelé à mettre un terme définitif aux ingérences étrangères qui ne font qu’aggraver les divisions.

La véritable solution, selon lui, passe par l’organisation d’élections présidentielles et législatives inclusives, à même de restaurer l’unité et la stabilité du pays.

La situation au Sahel

Au sujet du Sahel, le ministre a réitéré la volonté de l’Algérie de bâtir des relations solides avec tous ses voisins. Il est toutefois revenu sur les attaques répétées visant l’Algérie de la part de l’un des dirigeants putschistes maliens, en référence au colonel Assimi Goïta, chef de la junte au pouvoir à Bamako.

Attaf a répondu avec virulence, déclarant que « les sommets d’insolence et de bassesse atteints par ce poète raté et putschiste de carrière ne sont rien d’autre que les divagations d’un soldat rustre, qui ne méritent que le mépris et n’inspirent que le dégoût ». Il a répété cette formule en français devant l’auditoire onusien.

Il a accusé certains dirigeants putschistes maliens de ne maîtriser que « l’art de rejeter leurs échecs sur autrui et de détourner l’attention de leurs propres incapacités », ajoutant : « Nous aurions préféré que ce soldat rustre et d’autres comme lui excellent dans des arts plus nobles et honorables, tels que la restauration de la sécurité et de la stabilité dans leur pays, l’amélioration du quotidien de leur peuple et la construction d’une gouvernance fondée sur la compétence, la probité et l’intégrité. »

Selon lui, le Mali et son peuple méritent bien mieux qu’une junte conspiratrice, obsédée par le pouvoir et la domination. Il a néanmoins assuré que l’Algérie demeure consciente de la profondeur historique et de la richesse culturelle de ce pays frère.

En conclusion, Attaf a affirmé que « la main de l’Algérie restera tendue, ses efforts demeureront constants et sa patience inépuisable pour renforcer les liens de fraternité avec le peuple malien », insistant sur le fait que ces relations sont trop solides pour être ébranlées par « des facteurs conjoncturels, aussi malveillants et vils soient-ils ».

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