Retailleau prend des mesures escaladées visant 44 responsables algériens

Retailleau prend des mesures escaladées visant 44 responsables algériens

Selon le magazine français Paris Match, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a pris plusieurs mesures ciblant des responsables algériens de haut rang.

Parmi ces mesures, figure la suppression des facilités diplomatiques de voyage vers la France pour un certain nombre de membres de l’élite algérienne, qu’il s’agisse de responsables politiques, économiques ou militaires.

Cela concerne actuellement 44 personnes, mais la liste devrait s’élargir pour atteindre 80 individus.

Les mêmes sources indiquent qu’il s’agit de mesures prioritaires qui seront suivies d’autres décisions.

Retailleau entend également relancer le dossier de la révision des accords de 1968, cette fois-ci fort du consensus parlementaire entourant ce sujet.

Une cabine de pilotage sans capitaine ?

Les déclarations contradictoires des responsables français révèlent un manque de cohérence au sein des cercles décisionnels sur la gestion de la crise avec l’Algérie. Cela reflète un désarroi politique et soulève des interrogations sur l’unité de la vision française : la France est-elle gouvernée d’une main ferme ou est-elle livrée à une multiplicité de voix sans capitaine aux commandes ?

En moins de deux semaines, le gouvernement français a affiché trois positions différentes.

La première est venue du ministre délégué à la Francophonie et aux Partenariats internationaux, Mohamed Soilihi, qui a affirmé que Paris renonçait à l’hostilité ouverte, jugée inefficace.

Soilihi a souligné que les condamnations publiques ne faisaient qu’aggraver la situation.

Il a insisté sur le fait que certains responsables “attisent les tensions sans rien accomplir”, ce qui complique davantage la situation, selon ses dires.

Il a révélé que le gouvernement français privilégiait désormais une approche plus discrète.

Quelques jours plus tard, Bruno Retailleau est revenu à ses déclarations habituelles, durcissant le ton contre l’Algérie et appelant son gouvernement à “changer de langage” avec Alger et à “faire preuve de fermeté”.

Dans une critique directe adressée à son collègue du ministère des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, Retailleau a affirmé que “la diplomatie des bonnes intentions a échoué”.

Moins de 24 heures après les propos de Retailleau dans Le Figaro, Jean-Noël Barrot lui a répliqué :
“Il n’y a pas de diplomatie des bonnes intentions ni de diplomatie de la rancune, il n’y a que la diplomatie.”

Une réponse anticipée de l’Algérie

Ce n’est pas la première fois que Paris menace de prendre des mesures contre des responsables algériens.

Le journal L’Express avait rapporté précédemment, citant des sources, que les autorités françaises envisageraient de geler les avoirs de certains responsables algériens, en réponse au “refus de l’Algérie d’accueillir ses ressortissants faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire français”.

L’Algérie avait réagi par la voix de l’Agence de presse officielle, déclarant :
“Allez-y, mettez vos menaces à exécution.”
Elle a affirmé que ces menaces ne suscitent que “mépris et indifférence”, car elles s’adressent à une “Algérie qui n’existe que dans l’imaginaire de leurs auteurs”, une Algérie réduite à des notions floues telles que “le régime”, “le pouvoir” ou “les grands décideurs”.

Newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire pour ne rien manquer ! Recevez les dernières mises à jour, offres exclusives et informations passionnantes directement dans votre boîte de réception. Inscrivez-vous maintenant!

Abonnez-vous