Nuñez succède à Retailleau : suivra-t-il les traces de son prédécesseur dans la gestion du dossier de la crise avec l’Algérie ?

Bruno Retailleau a quitté le ministère de l’Intérieur français après avoir annoncé, à la suite de la reconduction de Sébastien Lecornu au poste de Premier ministre, que son parti ne participerait pas au nouveau gouvernement.

Retailleau a préféré ne pas poursuivre ses fonctions, bien que le président Emmanuel Macron lui ait renouvelé sa confiance, son nom n’ayant pas été retiré de la première équipe gouvernementale de Lecornu (avant la démission).

Selon plusieurs observateurs, cette décision s’inscrirait dans le cadre de la préparation de Retailleau à l’élection présidentielle à venir, à laquelle il envisage de se présenter.

Crise avec l’Algérie : Nunez suivra-t-il la voie de Retailleau ?

Le chef de la police de Paris, Laurent Nuñez, a succédé à Bruno Retailleau en tant que ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Sébastien Lecornu.

Tous les regards se tournent désormais vers l’hôtel de Beauvau, où l’on s’interroge sur la posture que le nouveau ministre adoptera : poursuivra-t-il la ligne dure de Bruno Retailleau dans la gestion de la crise avec l’Algérie, ou privilégiera-t-il une approche plus conciliante susceptible de réajuster le cap des relations bilatérales selon les réalités actuelles ?

Il convient de rappeler que Laurent Nuñez, âgé de 61 ans, est né à Bourges dans une famille de *pieds-noirs* ayant quitté l’Algérie après l’indépendance.

Le successeur de Retailleau a occupé plusieurs postes de haut niveau au cours de sa carrière, notamment celui de directeur général de la sécurité intérieure en 2017, avant d’être nommé secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, où il a travaillé aux côtés de Christophe Castaner sur plusieurs dossiers importants. Il a ensuite exercé les fonctions de coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme.

Dans une déclaration antérieure sur l’Algérie, lors de son passage sur la chaîne *BFM TV* le 18 mars 2025, Nuñez avait qualifié les détenus algériens que la France souhaite expulser de « plus dangereux ».

En revanche, il s’est abstenu de tout commentaire sur le refus par l’Algérie de la liste transmise par Retailleau, contenant les noms des personnes que la France souhaite rapatrier, estimant qu’il s’agissait d’une question purement politique ne relevant pas de ses prérogatives en tant que chef de la police.

Dans une interview accordée à *Europe 1* le 2 octobre 2018, Nunez avait par ailleurs exprimé son soutien à la politique gouvernementale stricte en matière d’immigration irrégulière.

Le nouveau ministre de l’Intérieur français est considéré comme un proche de Gérald Darmanin, qui a occupé successivement les portefeuilles de l’Intérieur et de la Justice.