L’Algérie annonce la fin d’un accord diplomatique avec la France sur les visas

Publié: 22 septembre 2025
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Le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines a annoncé la fin de l’accord conclu entre le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire et celui de la République française, relatif à l’exemption réciproque de visas de court séjour pour les titulaires de passeports diplomatiques ou de service, signé à Alger le 16 décembre 2013.

Selon le dernier numéro du Journal officiel (n° 62) publié le 17 septembre, le ministère a officiellement notifié par écrit, le 7 août 2025, à l’ambassade de France à Alger, la décision de mettre fin à cet accord.

Le texte précise :
« En date du 7 août 2025, le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines a adressé à l’ambassade de la République française à Alger une notification l’informant de la décision du gouvernement algérien de mettre fin à l’accord conclu entre le gouvernement de la République algérienne démocratique et populaire et celui de la République française relatif à l’exemption réciproque de visas de court séjour pour les titulaires de passeports diplomatiques ou de service, signé à Alger le 16 décembre 2013. »

Ainsi, l’accord facilitant la circulation des détenteurs de passeports diplomatiques ou de service entre les deux pays cesse d’être en vigueur à la suite de cette notification officielle.

Contexte et portée de la décision
Le 7 août dernier, le ministère des Affaires étrangères avait annoncé que les visas accordés aux titulaires de passeports français, qu’ils soient diplomatiques ou de mission, seraient désormais soumis aux mêmes conditions que celles imposées aux Algériens, dans le cadre du principe de réciprocité.

Cette décision a suivi un courrier du président français à son Premier ministre, accompagné de clarifications du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, que l’Algérie a considérées comme une déresponsabilisation et un transfert du blâme vers la partie algérienne.

L’Algérie a estimé que la suspension par la France de l’accord constituait une violation des engagements antérieurs, tout en affirmant que sa réaction demeurait mesurée et s’inscrivait dans la défense des droits de ses citoyens et de ses intérêts par les voies diplomatiques.

Le ministère algérien a souligné que le message français visait à « disculper totalement la France de ses responsabilités » dans la détérioration des relations bilatérales et à rejeter l’entière responsabilité sur l’Algérie, une lecture qualifiée d’« étrangère à la réalité ».

Il a également rappelé que l’Algérie n’avait jamais sollicité la conclusion d’un accord d’exemption de visas pour les titulaires de passeports diplomatiques, l’initiative étant venue à plusieurs reprises du côté français.

Enfin, Alger a mis en avant le fait que Paris avait entravé, depuis plus de deux ans, l’agrément de plusieurs diplomates algériens, dont trois consuls généraux, précisant qu’elle n’avait fait qu’appliquer strictement le principe de réciprocité.

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