Visa Schengen : ce qu’il faut absolument savoir avant d’acheter un rendez-vous

Dans la course à l’obtention du visa Schengen, des milliers d’Algériens se retrouvent piégés dans une spirale de rendez-vous fermés, de prix exorbitants et d’intermédiaires douteux.

Face à ce chaos croissant, la délégation de l’Union européenne en Algérie est sortie de son silence, mettant en garde contre un « phénomène dangereux » qui menace les demandeurs de visa et aggrave la crise des réservations.

Dans un communiqué officiel publié mercredi sur les réseaux sociaux, la mission de l’UE a tiré la sonnette d’alarme quant à la prolifération des ventes de faux rendez-vous, rappelant que « seuls les prestataires agréés par les pays de l’Union sont habilités à fournir des rendez-vous pour le dépôt des demandes ».

Le communiqué précise que certains demandeurs de visa, poussés par l’urgence, se tournent vers des cybercafés ou des intermédiaires non autorisés pour acheter des rendez-vous à des prix excessifs, sans aucune garantie réelle.

La délégation européenne qualifie ce comportement de « risqué », soulignant que « bon nombre de ces rendez-vous peuvent être faux ou inexistants ».

Elle ajoute que le recours aux intermédiaires ne fait qu’aggraver les souffrances des candidats au voyage, en contribuant à la pénurie de créneaux disponibles chez les prestataires officiels, au détriment de tous.

Malgré l’appel clair à « éviter les intermédiaires » et à « s’en tenir aux canaux officiels », de nombreux internautes ont réagi sur la page Facebook de la mission, dénonçant la complexité de la situation. Ils affirment que l’absence de rendez-vous sur les plateformes officielles les pousse à se tourner vers le marché noir. Certains appellent à des mesures concrètes pour restaurer la transparence, l’équité et l’efficacité du système.

Cet avertissement européen relance le débat sur la « mafia des rendez-vous de visa » en Algérie et soulève de sérieuses questions quant aux solutions concrètes à mettre en place pour garantir la transparence et l’égalité d’accès aux créneaux de dépôt.

En juin dernier, le consulat de France à Oran avait recommandé aux Algériens souhaitant voyager en Europe de déposer leur demande de visa six mois à l’avance. Une mesure présentée comme un atout, permettant aux voyageurs de mieux préparer leurs dossiers, de réduire la pression administrative et de limiter les erreurs de dernière minute.

Par ailleurs, il y a quelques jours, une avocate française spécialisée en droit des migrations a révélé les nombreuses difficultés rencontrées par les Algériens pour obtenir un visa, même lorsque toutes les conditions légales sont remplies.

Alors que la demande de visa devrait être une procédure administrative routinière, l’avocate Amine Merhoum Hamiche a souligné que la situation devient de plus en plus compliquée d’année en année.

Elle a ainsi exhorté les Algériens à faire preuve de vigilance et à bien se préparer, insistant sur l’importance de constituer des dossiers solides, étayés par un maximum de justificatifs.