Un diplomate français recadre Retailleau : Avec l'Algérie, il faut une vraie diplomatie

Un diplomate français recadre Retailleau : Avec l’Algérie, il faut une vraie diplomatie

Les propos du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, continuent de susciter la controverse, alors que ses critiques envers l’Algérie s’intensifient, aggravant la crise diplomatique entre les deux pays.

Dans ce contexte, Retailleau fait face à de vives critiques au sein de la classe politique française, notamment de la part du leader du Parti socialiste, Olivier Faure.

Ce dernier a fustigé la gestion de Retailleau des relations avec l’Algérie, affirmant que la crise ne se résoudra pas par des démonstrations médiatiques, mais par une véritable diplomatie.

Dans une déclaration à France Info, Faure a souligné : « Nous avons un ministre de l’Intérieur très enthousiaste, qui multiplie les interventions dans les médias et aime se mettre en avant comme s’il pouvait, à lui seul, renverser l’équilibre des forces. »

Faure a également évoqué l’attitude de Retailleau en la comparant à celle de Donald Trump : « On ne peut pas tous être Trump. D’une certaine manière, c’est le problème de ceux qui veulent transformer la diplomatie en spectacle. »

Il a en outre souligné que la détention du romancier algérien Boualem Sansal se poursuit malgré les déclarations bruyantes des responsables français.

Dans ce contexte, Faure a dénoncé les tentatives de Retailleau d’imposer sa vision, estimant que les relations franco-algériennes traversent une phase de tension sans précédent. « Faire preuve de muscle ne suffit pas, il faut de la sagesse diplomatique », a-t-il insisté, critiquant le recours excessif du ministre à la communication sans résultats concrets.

Par ailleurs, le président Emmanuel Macron a exprimé ses réserves quant aux agissements de son ministre de l’Intérieur, en particulier sur sa volonté de réviser les accords de 1968. Dans un entretien accordé à Le Figaro, il a rappelé que ces accords relèvent « des prérogatives du chef de l’État » et a rejeté toute idée de les annuler, malgré les pressions internes croissantes.

Dans le cadre de cette crise, Retailleau a accusé l’Algérie, lors d’un entretien avec BFMTV, d’avoir adopté des mesures « inamicales », citant notamment l’exclusion des entreprises françaises de certains marchés publics et la baisse de l’usage du français dans l’éducation au profit de l’anglais. Selon lui, ces décisions sont à l’origine de la campagne offensive qu’il mène depuis plusieurs mois contre Alger.

Retailleau a également été critiqué par l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui a affirmé que « la politique ne se mène pas à travers les journaux télévisés ». Il a averti que les surenchères médiatiques et politiques ne feraient que complexifier les relations avec l’Algérie.

« Gérer le dossier algérien exige du discernement et un sens des responsabilités, pas des surenchères devant les caméras », a tranché De Villepin, ajoutant que la France ne pourra pas faire pression sur l’Algérie à coups de déclarations populistes.

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