Tebboune clarifie la position de l'Algérie sur la normalisation avec Israël

Tebboune clarifie la position de l’Algérie sur la normalisation avec Israël

Le dialogue du président Abdelmadjid Tebboune avec le journal français L’Opinion sur la disposition de l’Algérie à normaliser ses relations avec "Israël" sous condition de la création d’un État palestinien indépendant a suscité un large débat et des interprétations erronées, allant jusqu’à accuser l’Algérie de "trahir la cause palestinienne".

Mais qu’a réellement voulu dire le président Tebboune ? Et y a-t-il un changement dans la position inébranlable de l’Algérie sur la question palestinienne ?

La véritable position algérienne

Lors de l’entretien avec le journal, Tebboune a été interrogé : "Êtes-vous prêt à normaliser les relations avec Israël si la reprise du processus de paix conduit finalement à la création d’un État palestinien ?" Il a répondu : "Bien sûr."

Il a ajouté : "Le jour où un État palestinien sera créé."

Le président algérien a souligné que cela était "tout à fait cohérent avec le cours de l’histoire... Mes prédécesseurs, les présidents Chadli Bendjedid et Abdelaziz Bouteflika, que Dieu les ait en sa miséricorde, avaient clairement dit que nous n’avons aucun problème avec Israël."

L’Algérie n’a pas changé sa position constante sur la Palestine, mais a réaffirmé une condition essentielle pour toute discussion sur la normalisation : la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967.

Cette condition est parfaitement alignée avec l’initiative de paix arabe lancée par l’Arabie saoudite en 2002, initiative que l’Algérie soutient fermement.

Il est à noter qu’Israël refuse toujours de reconnaître le droit des Palestiniens à établir leur propre État et continue de mener une expansion coloniale, un obstacle majeur à toute solution politique.

Qu’est-ce que l’initiative de paix arabe ?

L’initiative de paix arabe a été lancée en mars 2002 par le défunt roi saoudien Abdallah ben Abdelaziz lors du Sommet de Beyrouth. Son principe repose sur la création d’un État palestinien indépendant, avec la garantie du retour des réfugiés palestiniens, le retrait israélien du Golan syrien, ainsi que le retrait des territoires arabes occupés, y compris Jérusalem-Est, selon les frontières du 4 juin 1967, en échange d’une paix complète avec Israël.

Dans le cadre de cette initiative, les dirigeants arabes ont affirmé leur engagement à ne pas établir de relations avec l’occupation israélienne et à appliquer un boycott total d’Israël jusqu’à ce qu’il se conforme aux résolutions de la légalité internationale, y compris les décisions de la conférence de Madrid sur la paix.

Cependant, les Émirats arabes unis, le Maroc, Bahreïn et le Soudan ont normalisé leurs relations avec l’entité sioniste fin 2020, ignorant ainsi l’accord de l’initiative de paix arabe et rejoignant l’Égypte et la Jordanie, qui avaient déjà normalisé leurs relations.

Les frontières de 1967

Les frontières de 1967 désignent les limites qui existaient entre Israël et les pays arabes avant la guerre de 1967, ou la "Guerre des Six Jours", avant que l’occupation israélienne ne prenne le contrôle militaire de ces territoires.

Ces frontières comprennent la Cisjordanie, qui était sous contrôle jordanien depuis 1948, incluant Jérusalem-Est, ainsi que la bande de Gaza, sous contrôle égyptien avant 1967, le Golan syrien, qui faisait partie des terres syriennes, et le Sud-Liban, qui était sous contrôle libanais avant la guerre.

Il convient de rappeler qu’en 1967, trois pays arabes, à savoir la Syrie, l’Égypte et la Jordanie, ont engagé une guerre violente contre Israël le 5 juin 1967, la troisième guerre dans le conflit arabo-sioniste. La guerre dura six jours et entraîna l’occupation du reste des terres palestiniennes, à savoir Jérusalem, la Cisjordanie, la bande de Gaza, ainsi que le Golan syrien et le Sinaï égyptien.

Les positions historiques de l’Algérie

Les positions constantes de l’Algérie en faveur de la cause palestinienne ne datent pas d’hier, mais ont été affirmées par les différents présidents du pays, qui ont toujours réaffirmé que l’Algérie soutient la Palestine, qu’elle soit juste ou opprimée, un slogan également adopté par le peuple.

Le président décédé Houari Boumédiène a été l’un des plus fervents défenseurs de la cause palestinienne pendant son mandat, et l’Algérie, sous son règne, a reconnu l’Organisation de libération de la Palestine comme le représentant légitime et unique du peuple palestinien.

Ce soutien s’est poursuivi sous le président déchu Chadli Bendjedid, avec l’Algérie participant activement aux différentes conférences arabes et internationales soutenant la cause palestinienne. Le même soutien a été observé sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika, avec l’Algérie fournissant des aides humanitaires au peuple palestinien et appelant à la fin de l’occupation israélienne et au respect des résolutions de l’ONU concernant la Palestine.

Jusqu’à ce jour, l’Algérie reste fidèle à sa position sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune, appelant à la fin de l’occupation israélienne et au respect des décisions de l’ONU, tout en soutenant la solution des deux États.

Le soutien de l’Algérie n’est pas une simple déclaration diplomatique, mais se concrétise par des positions officielles, de l’aide humanitaire et des pressions politiques dans les forums internationaux.

Newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter hebdomadaire pour ne rien manquer ! Recevez les dernières mises à jour, offres exclusives et informations passionnantes directement dans votre boîte de réception. Inscrivez-vous maintenant!

Abonnez-vous