
Ségolène Royal brise le silence et dénonce la campagne hostile contre l’Algérie
Alors que la tension médiatique et politique entre la France et l’Algérie s’intensifie, de nombreux discours appelant à sanctionner Alger ont émergé, soutenus par des figures notoirement hostiles.
Cependant, l’ancienne ministre française de l’Environnement, Ségolène Royal, s’est démarquée en prenant la défense de l’Algérie et en dénonçant la campagne croissante à son encontre.
Une dénonciation des attaques de l’extrême droite
Dans une interview accordée à BFM TV, Royal a fustigé les attaques répétées menées par l’extrême droite française contre l’Algérie. Elle a souligné que ces discours renforcent les stéréotypes et exacerbent les tensions au lieu de chercher des solutions diplomatiques.
L’Algérie était une grande civilisation
L’ancienne ministre a affirmé que ces attaques reposent sur des idées erronées et des informations biaisées, insistant sur le fait que l’Algérie était une civilisation prospère bien avant la colonisation. Elle a critiqué avec force le récit selon lequel l’Algérie aurait été une terre vierge avant l’arrivée de la France, rappelant que le pays disposait déjà d’une structure sociale et économique avancée avant l’occupation coloniale.
Elle a mis en garde contre les tentatives de réécriture de l’histoire pour servir des agendas politiques hostiles à l’Algérie. Selon elle, la guerre d’Algérie a laissé des cicatrices profondes et nier cette réalité ou la déformer est inacceptable.
Un appel à une relation fondée sur le respect
Ségolène Royal a dénoncé la persistance des discours hostiles envers l’Algérie, affirmant que de telles déclarations ne font qu’attiser les tensions et raviver les blessures du passé, non seulement en Algérie et en France, mais aussi à l’échelle du continent africain.
Elle a partagé une anecdote personnelle en évoquant son père, ancien militaire en Algérie, qui, selon elle, ne nourrissait aucune rancune envers les Algériens et respectait leur lutte. Pour Royal, cela illustre la possibilité d’une vision apaisée et constructive des relations entre les deux pays.
Un opportunisme électoral ?
L’ancienne ministre a vivement critiqué les récentes déclarations du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qu’elle juge irresponsables et révélatrices d’une dérive populiste dans la politique française. Elle a accusé certains responsables d’exploiter la question algérienne à des fins électoralistes, notamment pour séduire l’électorat d’extrême droite en vue de la présidentielle de 2027.
Elle a également dénoncé l’attitude de certaines figures proches du président Emmanuel Macron, qui, selon elle, alimentent ce discours pour des raisons purement stratégiques.
La France ne peut pas donner de leçons
Évoquant le cas de l’écrivain Boualem Sansal, Royal a rejeté toute prétention française à donner des leçons de droits de l’homme à l’Algérie. Elle a rappelé la répression violente des Gilets jaunes en France, soulignant l’hypocrisie de certains discours.
Enfin, elle a réitéré la nécessité d’un changement de ton dans le discours officiel français sur l’Algérie, dénonçant la condescendance de certains responsables. Citant Aimé Césaire, elle a conclu : « Nous avons été des barbares. »