
Saisie de 26 quintaux de bananes : une réponse à la flambée des prix ou une mesure inutile ?
Les services du ministère du Commerce ont procédé, ce dimanche, à la saisie de 26 quintaux de bananes.
Selon un communiqué officiel, les services de contrôle économique et de répression des fraudes de la Direction du commerce intérieur et de la régulation du marché de la wilaya de Tipaza, en coordination avec la police, ont mené une opération de surveillance et d’inspection au marché de gros des fruits et légumes de Hattatba.
Cette opération a ciblé en particulier les produits dont les prix connaissent une augmentation injustifiée.
À son issue, plus de 26 quintaux de bananes ont été saisis en raison de l’absence d’inscription au registre du commerce principal et du défaut de facturation.
Les commerçants se désolidarisent de la hausse des prix
Face à la flambée du prix de la banane, atteignant 650 DA le kilo, les commerçants rejettent toute responsabilité.
L’Union générale des commerçants et artisans algériens a affirmé que cette hausse ne relève ni des grossistes ni des détaillants, mais résulte plutôt des pratiques de certains importateurs.
Selon l’organisation, ces derniers vendent la banane à un prix élevé tout en imposant une facturation à un tarif inférieur aux grossistes et commerçants. Cette manipulation entraîne une inflation artificielle des prix, nuisant au marché et au consommateur.
L’Union précise avoir alerté à plusieurs reprises les autorités compétentes sur ce problème depuis plus d’un an et dénonce des pratiques frauduleuses aggravant la situation.
Elle insiste sur le fait que les commerçants et les grossistes ne sont qu’un maillon faible de la chaîne de distribution, dominée par les importateurs.
Saisie des marchandises : une solution inefficace ?
Alors que le mois de Ramadan approche et que la demande sur les produits alimentaires, y compris les fruits et légumes, s’intensifie, la hausse du prix de la banane soulève des interrogations.
Le prix actuel de 650 DA le kilo reste inabordable pour de nombreux consommateurs. D’où la question : la saisie des marchandises est-elle une réponse efficace à cette flambée des prix ?
Pour l’économiste Suleiman Nasser, confisquer la marchandise chez les commerçants ne constitue pas une solution viable. Dans une publication sur Facebook, il rappelle que la loi ne permet pas de saisir des produits à prix libre, même si leur tarif atteint 1 000 DA le kilo.
Il souligne que la banane ne fait pas partie des produits de première nécessité à prix réglementé par l’État, comme le pain, l’huile de table ou le sucre, ni des marchandises soumises à des marges bénéficiaires définies, à l’instar du café.
Selon lui, la véritable solution réside dans la fin du monopole de l’importation de cette denrée par une poignée d’opérateurs, qui imposent leurs prix au marché. Il préconise de laisser l’offre et la demande réguler naturellement les tarifs.