Réparations financières ?... Stora révèle la véritable demande de l’Algérie à la France dans le dossier de la mémoire

Publié: 16 septembre 2025
| #Politique

Le historien français Benjamin Stora a révélé, en parlant des relations entre les pays colonisateurs et leurs anciennes colonies, que l’Algérie ne demande pas à la France des réparations financières pour les séquelles du colonialisme.

Stora a expliqué, dans un entretien accordé au journal belge *RTBF*, que les Algériens réclament tout simplement davantage de respect symbolique, c’est-à-dire plus de reconnaissances et de considérations symboliques.

Il a poursuivi : « Ils n’ont pas cherché, par exemple, à chiffrer ou à estimer le coût qu’a représenté la pénétration coloniale et qui a conduit, ou aurait conduit, à leur marginalisation économique. »

L’historien d’origine algérienne estime que dénoncer la colonisation de manière générale et abstraite n’a aucune efficacité politique.

À ce propos, il a rappelé les discours d’excuses prononcés par l’ancien président français François Hollande devant l’Assemblée nationale algérienne.

L’intervenant a souligné que l’essentiel réside dans le fait de montrer, cas par cas et pas à pas, la véritable nature de l’histoire coloniale et la profondeur de cette histoire, ce qui ne peut se faire qu’à travers des exemples précis et concrets, et non en se réfugiant dans l’idéologie abstraite.

Stora a insisté sur l’importance de la reconnaissance par la France de l’assassinat de Maurice Audin, de celui d’Ali Boumendjel, ainsi que de la reconnaissance du massacre du 17 octobre 1961.

Il a ajouté : « C’est quelque chose d’énorme et de très important. »

Stora entend par là que les dénonciations générales et vagues ne mettent pas en lumière ce qu’a été réellement la brutalité coloniale. Il faut, selon lui, partir d’exemples concrets et pratiques, en soulignant que les dénonciations abstraites s’inscrivent dans la guerre des mémoires.

Et il a poursuivi : « La guerre des mémoires se mène dans l’arène des généralisations abstraites et des idéologies abstraites. Les dénonciations générales peuvent parfois nous satisfaire, mais elles ne font pas progresser la connaissance réelle. »

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