Rapport secret américain : Les forces armées marocaines dans un état déplorable

Rapport secret américain : Les forces armées marocaines dans un état déplorable

Thomas Riley, ancien ambassadeur des États-Unis à Rabat, a révélé dans un rapport secret envoyé à Washington en août 2008 – et divulgué plus tard par WikiLeaks – que l’état des forces armées marocaines était « déplorable » en raison d’un grave déficit en formation au sein de ses rangs.

Le document mettait en évidence les écarts considérables entre les rémunérations des officiers, des sous-officiers et des soldats. Il soulignait que « la répression exercée sur l’armée marocaine après les deux tentatives de coup d’État manquées dans les années 1970, ainsi que l’interdiction faite aux cadres militaires de tout débat politique, avaient marginalisé les forces armées, les rendant inefficaces et vulnérables à la montée de l’extrémisme religieux ».

Le même rapport américain, référencé sous le numéro 164775, indiquait que l’institution royale privait l’armée de sa liberté de mouvement et de sa capacité à organiser des manœuvres de manière autonome.

Les déplacements et les contacts avec les cadres militaires étrangers étaient restreints, tandis que les avions militaires marocains voyaient leurs déplacements limités à des zones éloignées des palais royaux.

Corruption généralisée parmi les officiers

Le rapport dénonçait également la corruption au sein de l’armée, mettant en lumière la situation financière confortable du général Abdelaziz Bennani, qui aurait profité d’investissements civils et de commissions sur des contrats d’armement. Il aurait également pris le contrôle du secteur de la pêche maritime dans les ports du sud du Maroc.

Le document mentionnait aussi les résidences luxueuses que Bennani possédait grâce à ces pratiques.

Des actes de corruption ont également été signalés dans les écoles de formation militaire, où certains jeunes officiers se voyaient attribuer des postes dans le Sahara occidental, considéré comme une zone d’enrichissement personnel.

Lutte contre l’influence islamiste au sein de l’armée

Concernant les mesures prises après les attentats de 2003 pour contrer l’essor de l’islamisme radical dans l’armée, le rapport précisait que les mosquées situées dans les casernes avaient été fermées et que les militaires soupçonnés avaient été placés sous surveillance stricte par les services de renseignement, sous la supervision du bureau cinquième.

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