
Quelle est la vérité sur la participation de l’Algérie à des manœuvres militaires avec Israël ?
Les médias marocains ont relayé de fausses allégations prétendant que l’Algérie participerait à des manœuvres militaires aux côtés d’“Israël”, dans une nouvelle tentative de porter atteinte aux constantes historiques de l’Algérie.
Alors que ces médias cherchent à propager des mensonges, les faits officiels révèlent l’inexactitude de ces accusations et en dévoilent les motivations politiques.
Il ne fait aucun doute que les positions de principe de l’Algérie dérangent ceux qui guettent ses prises de position, et irritent les parties engagées dans la normalisation, qui s’efforcent de ternir son image.
Dans ce contexte, certains médias marocains ont diffusé des allégations selon lesquelles l’Algérie participerait aux manœuvres « African Lion 2025 » en tant qu’observateur.
L’armée américaine dément la rumeur
La plateforme Awras a mené une enquête sur la véracité de cette information en consultant des sources officielles concernant les manœuvres à venir.
Le commandement militaire américain a tranché en publiant sur son site officiel la liste des pays participants.
L’Algérie n’y figure absolument pas.
Les manœuvres et leurs lieux
Les manœuvres « African Lion » débuteront le 14 avril 2025 en Tunisie, tandis que d’autres exercices auront lieu en mai au Ghana, au Sénégal et au Maroc.
Plus de 10 000 soldats de plus de 40 pays y prendront part, dont sept membres de l’OTAN, ce qui en fera l’édition la plus importante depuis le lancement de cet exercice.
L’exercice est dirigé par la Task Force de l’armée américaine pour l’Europe du Sud et l’Afrique (SETAF-AF), et vise à renforcer la préparation et l’intégration stratégique.
Les manœuvres couvriront des domaines de guerre terrestre, aérienne, maritime, cybernétique et spatiale, reflétant la nature multidimensionnelle de l’exercice.
Le général Andrew Gainey, commandant de la SETAF-AF, a souligné que l’exercice témoigne de la capacité à faire face à des environnements complexes en partenariat avec les alliés africains.
Les activités porteront sur l’entraînement sur le terrain, les opérations aériennes et amphibies, le soutien humanitaire, le déploiement rapide du système HIMARS et la préparation médicale.
L’exercice comprendra aussi des tests de technologies cybernétiques avancées et de systèmes d’armement de nouvelle génération, reflétant l’évolution des objectifs stratégiques.
Carte des participants régionaux et internationaux
Ces activités se dérouleront au Maroc, en Tunisie, au Ghana et au Sénégal, avec une large participation de pays africains et occidentaux.
Au Maroc, participent : le Cameroun, le Cap-Vert, Djibouti, la France, la Gambie, le Ghana, la Guinée-Bissau, la Hongrie, “Israël”, le Kenya, le Maroc, les Pays-Bas, le Nigeria, le Portugal, le Royaume-Uni et les États-Unis.
En Tunisie : l’Égypte, le Ghana, le Kenya, la Libye, le Nigeria, l’Espagne, la Tunisie et les États-Unis.
Au Ghana : le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Liberia, le Sénégal, le Togo et les États-Unis.
Au Sénégal : la Côte d’Ivoire, la Mauritanie, les Pays-Bas, le Sénégal et les États-Unis.
Le Qatar et la République du Congo participent également à certaines activités, ce qui reflète un large intérêt régional pour la stabilité et la coopération sécuritaire en Afrique.
La participation récurrente d’“Israël” aux manœuvres organisées au Maroc depuis les Accords d’Abraham souligne le renforcement de la coopération trilatérale avec Washington.
La présence quasi permanente d’“Israël” dans ces exercices au Maroc est notable, malgré la sensibilité géopolitique de la région.
Avant « African Lion », les manœuvres « Cherki 2022 » avaient réuni les armées marocaine et française près des frontières algériennes.
Ces exercices coïncident souvent avec une montée des tensions entre l’Algérie et le Maroc, dans un contexte régional instable.
Des discussions avaient également eu lieu autour de l’exercice « Cherki 2025 », à un moment où les relations entre l’Algérie et la France traversent une période difficile.
Dans une interview accordée au journal L’Opinion, le président Abdelmadjid Tebboune a été interrogé sur la normalisation avec “Israël” et a lié toute évolution à la création d’un État palestinien.
Il a répondu : « Bien entendu, le jour où il y aura un État palestinien », affirmant que cela ne contredit pas les positions historiques de l’Algérie.
Il a rappelé que les anciens présidents algériens, Chadli Bendjedid et Abdelaziz Bouteflika, avaient clairement indiqué que le différend ne portait pas sur les Juifs, mais sur l’occupation.
L’Algérie reste fidèle à sa position constante : la création d’un État palestinien indépendant dans les frontières de 1967, conformément aux résolutions de l’ONU.
Cette position est soutenue par l’Initiative de paix arabe lancée par l’Arabie saoudite en 2002, à laquelle l’Algérie adhère fermement.
Il est à noter que l’Algérie, sous la direction du président Tebboune, rejette toute forme de normalisation qui ne reconnaîtrait pas la fin de l’occupation “israélienne” et ne garantirait pas les droits du peuple palestinien.