Protestations des élèves : les vraies raisons et la stratégie du ministre dévoilées

Protestations des élèves : les vraies raisons et la stratégie du ministre dévoilées

Le départ massif des lycéens dans diverses wilayas du pays pour boycotter les cours a soulevé de nombreuses questions. Cette grève coïncide avec des rumeurs concernant l’interdiction des cours particuliers et de soutien scolaire.

Dans une déclaration à la plateforme Awras, Ahmed Khaled, président de l’Association des parents d’élèves, a affirmé que ces rumeurs sont à l’origine des manifestations des élèves. Il a souligné que l’association appelle le ministère à organiser, réglementer et contrôler les cours de soutien, au lieu de les interdire.

Pourquoi cette situation s’est-elle aggravée ?

Ces dernières années, les cours de soutien se sont multipliés, devenant un phénomène nécessitant une étude approfondie. Ablaïla Afif, président de la commission de l’éducation à l’Assemblée populaire nationale, a déclaré que l’enseignement actuel et la surpopulation des classes sont les principales raisons qui poussent les élèves à recourir à ces cours.

Selon lui, les cours de soutien sont aujourd’hui indispensables pour pallier les lacunes des élèves. Cependant, il critique la fermeture de certains centres de soutien, assimilés à des écoles privées de langues, ce qui a provoqué le mécontentement des parents et une perte de concentration chez les élèves.

Afif insiste sur la nécessité de traiter les causes des problèmes éducatifs avant d’imposer des mesures répressives, qui risquent de produire des effets contraires.

Réaction du ministère de l’Éducation

En réponse aux manifestations, le ministre de l’Éducation, Mohamed Saïd Saadaoui, a annoncé la création d’un comité national pour élaborer un projet de qualité éducative. Celui-ci vise à améliorer les programmes scolaires, les méthodes d’enseignement et les infrastructures.

Le ministre a également assuré que la stratégie du secteur n’a pas pour objectif d’éliminer les cours de soutien, mais de les encadrer pour renforcer l’enseignement scolaire tout en limitant leurs effets négatifs sur les élèves.

L’impact sur la qualité de l’éducation

Le phénomène des cours de soutien, particulièrement répandu chez les élèves préparant des examens, est lié à la faiblesse des programmes scolaires actuels, explique Afif. Il dénonce toutefois les cours donnés dans des lieux non agréés, comme des garages ou des chalets, qui nuisent à la qualité de l’enseignement.

Pour lui, des cours de soutien ne seraient pas nécessaires si les programmes scolaires étaient adaptés à chaque tranche d’âge et dispensés dans un cadre scolaire officiel, de manière fluide et moderne.

Le rapport du Conseil de la Comptabilité

Un rapport annuel du Conseil de la Comptabilité a mis en évidence l’absence d’études approfondies de la part du ministère de l’Éducation sur l’ampleur et les causes des cours de soutien.

Selon une étude de l’Université de Tiaret, près de 67 % des élèves de terminale suivaient des cours particuliers en 2014/2013, tandis que la demande pour des matières comme le français, l’arabe et les mathématiques était particulièrement élevée au primaire.

Le rapport attribue la prolifération de ce phénomène au manque d’encadrement dans les écoles, aux faibles résultats scolaires, et aux pressions sociales pour obtenir de meilleures performances, ce qui accentue les inégalités sociales et épuise les ressources financières des familles.

Il alerte enfin sur les répercussions négatives de cette dépendance des élèves, comme la privation de moments de repos et de loisirs nécessaires à leur équilibre.

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