
Paris taxe l’ambassadeur algérien, Alger réduit les privilèges français
Paris a franchi une nouvelle étape provocatrice dans le cadre de la crise diplomatique entre l’Algérie et la France.
Le maire de Neuilly-sur-Seine, Christophe Fromantin, a décidé de supprimer l’espace de stationnement réservé devant la résidence de l’ambassadeur d’Algérie dans cette même commune.
Le maire, qui est également vice-président du conseil du département des Hauts-de-Seine, a en outre imposé une taxe annuelle de 11 700 euros sur le kiosque de sécurité installé devant la résidence de l’ambassadeur.
De son côté, le journal Le Soir d’Algérie, citant des sources bien informées, rapporte que l’Algérie a décidé de recourir au principe de réciprocité.
Selon les mêmes sources, l’Algérie envisage de réduire la superficie de la résidence de l’ambassadeur de France à Alger, actuellement de 4 hectares, à un seul hectare, et celle de l’ambassade française de 14 hectares à seulement 2 hectares.
Il est également prévu que l’Algérie procède à une réévaluation des loyers des bâtiments diplomatiques français.
Crise aiguë
Dans un geste considéré comme le plus dur depuis l’indépendance, l’Algérie a décidé d’expulser 12 employés de l’ambassade de France et de ses représentations consulaires, leur donnant un délai de 48 heures pour quitter le territoire national.
La décision, annoncée par le ministère algérien des Affaires étrangères, a été qualifiée par des observateurs comme un tournant sans précédent dans les relations algéro-françaises, et un message fort soulignant la volonté de l’Algérie d’imposer une relation d’égal à égal.
Cette réaction algérienne est survenue en réponse à ce que le ministère a qualifié "d’arrestation spectaculaire et diffamatoire" d’un employé consulaire algérien à Paris, le 8 avril dernier.
L’Algérie a fermement condamné ce qu’elle considère comme une violation flagrante des usages et conventions diplomatiques, tenant le ministre français de l’Intérieur pour pleinement responsable de cet acte jugé humiliant.
La France, pour sa part, a exprimé sa "vive surprise et indignation" face à la décision algérienne d’expulser 12 diplomates de son ambassade à Alger, jugeant cette mesure "injustifiée", "incompréhensible" et contraire "aux règles fondamentales de la procédure judiciaire française".
Le président français Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé le rappel de son ambassadeur à Alger, Stéphane Romatet, pour consultations — une décision qui reflète la gravité de la crise — tout en annonçant à son tour l’expulsion de 12 agents consulaires algériens.