Paris met la pression sur Alger ..Une nouvelle crise diplomatique en vue

Paris met la pression sur Alger ..Une nouvelle crise diplomatique en vue

Les tensions entre la France et l’Algérie s’intensifient autour des questions migratoires et des accords bilatéraux, alimentées par des déclarations virulentes de part et d’autre et des menaces de révision des accords existants.

Le Premier ministre français, François Bayrou, a annoncé mercredi que Paris demanderait à Alger de revoir l’ensemble des accords signés et leur mise en œuvre. Il a précisé que l’Algérie disposerait d’un délai d’un mois à six semaines pour répondre à ces exigences.

Crise autour des expulsions et des visas

Bayrou a souligné que la France exige une révision globale des accords bilatéraux, accusant l’Algérie de ne pas délivrer de laissez-passer consulaires pour le retour de ses ressortissants en situation irrégulière, une violation, selon lui, des engagements existants.

Il a également regretté que l’Algérie ne respecte pas l’accord de 1968 régissant l’entrée des Algériens en France, ce qui exacerbe les tensions. Toutefois, il a assuré que la France ne cherche pas à envenimer la crise et procédera à une réévaluation de sa politique des visas.

Un fait divers déclencheur

Les tensions ont redoublé après le meurtre au couteau d’un citoyen portugais et la blessure de sept autres personnes dans l’est de la France, crime commis par un ressortissant algérien en situation irrégulière sous le coup d’un arrêté d’expulsion. Paris reproche à Alger son refus répété de reprendre ses ressortissants expulsés.

"Nous avons tenté de le renvoyer 14 fois, mais l’Algérie a toujours refusé. C’est inacceptable", a déclaré Bayrou lors d’une réunion ministérielle sur l’immigration, à laquelle ont participé plusieurs hauts responsables, dont les ministres de l’Intérieur, de la Justice, des Affaires étrangères, de l’Éducation et du Travail.

Par ailleurs, Bayrou a exprimé son inquiétude quant à l’état de santé de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu en Algérie depuis novembre dernier, appelant au respect de ses droits fondamentaux, notamment son droit à un avocat.

Restrictions françaises et riposte algérienne

Mardi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé l’instauration de restrictions d’entrée sur le territoire français visant certaines personnalités algériennes, sans préciser leur identité ni leur nombre. Il a toutefois averti que d’autres mesures pourraient être prises si la coopération algéro-française ne reprenait pas.

En réponse, l’Algérie a dénoncé un "nouvel acte de provocation" et fustigé des "manœuvres de harcèlement et de menace". Le ministère algérien des Affaires étrangères a souligné que ces restrictions violent les dispositions de l’article 8 de l’accord franco-algérien sur l’exemption de visa pour les titulaires de passeports diplomatiques et de mission.

Proposition de l’UE pour faire pression

Jean-Noël Barrot a suggéré que l’Union européenne réduise l’octroi de visas aux pays refusant de reprendre leurs ressortissants expulsés. Il a également proposé d’abaisser les droits de douane pour les États coopératifs, estimant que ces mesures constitueraient un levier efficace.

Si certains responsables français redoutent une escalade incontrôlée, d’autres considèrent que Paris commet une "erreur stratégique" susceptible de nuire durablement à ses relations avec Alger.

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