
Macron écarte Retailleau du dossier algérien.. La fin des tensions en vue ?
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu hier, lundi, un appel téléphonique de son homologue français, Emmanuel Macron. Il s’agit du premier contact entre les deux chefs d’État depuis l’aggravation des tensions entre leurs pays.
Des observateurs estiment que cet appel pourrait marquer la fin de la crise entre l’Algérie et la France, d’autant plus qu’il a été convenu, lors de cet échange, que le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se rendra en Algérie au cours du mois d’avril.
De son côté, le chef du parti La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a affirmé qu’Emmanuel Macron a décidé d’écarter Bruno Retailleau des “dossiers sérieux”.
Il a ajouté : “L’Algérie et la France, c’est un sujet sérieux, qui n’est pas à la portée de Bruno Retailleau et de ses provocations puériles.”
Retailleau accusé d’avoir attisé les tensions entre Alger et Paris.
Bruno Retailleau a été vivement critiqué par la classe politique française pour ses prises de position médiatiques qui ont contribué à l’aggravation des tensions entre l’Algérie et la France.
Que se sont dit Tebboune et Macron ?
Dans un communiqué de la présidence algérienne, il est précisé que les deux chefs d’État ont échangé des vœux à l’occasion de l’Aïd avant d’entamer un dialogue franc et approfondi sur les relations bilatérales, mises à rude épreuve ces derniers mois.
Le communiqué indique que les deux parties ont réaffirmé leur engagement à reprendre un dialogue constructif, fondé sur la "Déclaration d’Alger" signée en août 2022, qui a jeté les bases d’une coopération historique sur la mémoire commune.
Dans ce cadre, les présidents ont insisté sur la nécessité d’achever les travaux de la commission mixte d’historiens, chargée de régler les dossiers en suspens entre les deux pays, notamment la restitution des restes des résistants algériens et la reconnaissance par la France de sa responsabilité dans l’assassinat de figures révolutionnaires comme Ali Boumendjel et Larbi Ben M’hidi.
Il a été convenu que les réunions de cette commission reprendront immédiatement, avec des résultats concrets attendus avant l’été 2025.
Les deux dirigeants ont également souligné que leurs intérêts stratégiques et sécuritaires communs imposent un retour à un dialogue équilibré entre les deux pays, notamment face aux défis régionaux en Afrique et dans la zone méditerranéenne.
Dans cette optique, ils ont décidé de rétablir immédiatement leur coopération sécuritaire, traduisant ainsi une volonté de dépasser les différends passés et d’instaurer des bases plus équilibrées dans leurs relations.
Les discussions ont également porté sur la nécessité de mettre en place un mécanisme de coopération efficace pour réguler les flux migratoires entre les deux pays, dans une approche qui répond aux intérêts des deux parties.
Enfin, Emmanuel Macron a demandé à son homologue algérien un "geste humanitaire" en faveur de Boualem Sansal, actuellement détenu en Algérie, invoquant son âge avancé et son état de santé.