Les cours de soutien ont-ils été interdits en Algérie ?

Les cours de soutien ont-ils été interdits en Algérie ?

Les utilisateurs des réseaux sociaux ont partagé des informations faisant état de la suspension des cours de soutien.

Une source informée a confirmé à la plateforme "Aouras" que cela concerne les établissements dont l’activité est codée 607.014, à savoir les établissements d’enseignement des langues.

La décision de suspension concerne l’enseignement de toutes les langues (français, arabe, anglais, espagnol, allemand, etc.).

Cependant, aucune déclaration officielle n’a abordé la question de la suspension des cours de soutien concernant les autres matières.

Un phénomène malsain ?

Le rapport annuel de la Cour des comptes a mis en lumière le phénomène des cours particuliers.

Le rapport estime que le phénomène des cours particuliers, en tant que réalité liée à la qualité de l’enseignement public, n’a pas fait l’objet d’une étude adéquate de la part du ministère de l’Éducation nationale.

Il a souligné que les enquêtes et entretiens menés avec les services du ministère ont révélé l’absence d’études ou d’enquêtes récentes et approfondies sur l’ampleur, les causes et les effets de ce phénomène, qui est considéré par tous comme une activité informelle qui se répand à un rythme croissant.

Selon une étude réalisée par l’Université de Tiaret sur les causes et les effets des cours particuliers dans le système éducatif, il a été constaté que, durant l’année scolaire 2012/2013, 40,90 % des élèves de cinquième année primaire ont suivi des cours particuliers, 48,73 % en quatrième année moyenne, et 66,91 % en troisième année secondaire durant l’année scolaire 2013/2014.

Les matières les plus demandées pour la cinquième année primaire étaient le français à 74,50 %, l’arabe à 64,60 %, puis les mathématiques à 57,20 %.

Le rapport attribue la propagation de ce phénomène, en particulier, au manque de supervision et de suivi au sein des établissements scolaires, à l’incapacité d’assimiler pleinement les programmes des matières principales, à la faiblesse des résultats scolaires et à la pression sociale pour obtenir de meilleures notes ou niveaux.

Ce phénomène a pour conséquence l’incapacité du système éducatif à maintenir la confiance des parents dans l’école en tant qu’institution éducative censée accomplir sa mission de manière optimale. Il entraîne également l’aggravation des inégalités sociales et l’épuisement des ressources financières des familles.

Il cause aussi la dépendance des élèves, leur fatigue et les prive du temps de repos et de loisir nécessaires à leur développement équilibré.

Une étape vers une éducation de meilleure qualité

L’ex-ministre de l’Éducation, Abdelhakim Belabed, a déclaré au mois de juin dernier que les services du ministère de l’Éducation prendraient des mesures strictes pour réguler le phénomène des cours particuliers illégaux (cours de soutien).

Le ministre avait alors insisté sur l’engagement de son ministère à mettre fin à ce phénomène, qui va à l’encontre des efforts de l’État algérien pour améliorer la qualité de l’éducation, par le biais de dispositions organisationnelles et pédagogiques modernes basées sur l’interaction continue entre l’enseignant et l’élève, ainsi que sur l’évaluation formative.

Parmi les mesures à appliquer, figurent l’ouverture des écoles pour accueillir les élèves et offrir des sessions de soutien encadrées, notamment les mardis soirs, les week-ends et pendant les vacances scolaires.

Il est également prévu de renforcer l’approche pédagogique pour combler les lacunes des apprenants et les encourager à s’appuyer sur l’enseignement officiel, avec un suivi rigoureux de la mise en œuvre des programmes scolaires et la prise de mesures nécessaires en cas de retard dans leur application.

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