Le Sénat français ouvre la voie à l’annulation de l’accord migratoire avec l’Algérie

Le Sénat français a présenté un rapport suggérant de préparer le terrain pour l’abrogation de l’accord migratoire de 1968.

Ce rapport vient couronner une mission d’enquête lancée par le Sénat l’année dernière pour examiner et étudier les accords internationaux relatifs à l’immigration.

Le rapport propose au gouvernement français d’engager un nouveau cycle de négociations avec l’Algérie afin de rétablir l’équilibre dans le système exceptionnel accordé par cet accord aux Algériens concernant les permis de séjour et de circulation.

Le rapport suggère également de mettre fin à l’application de l’accord en cas d’échec potentiel de ces négociations.

Tandis que ce rapport satisfait l’extrême droite, il a été rejeté et condamné par la gauche.

La gauche estime que cette démarche n’est qu’une nouvelle provocation dans le cadre des tensions diplomatiques entre les deux pays.

Un épouvantail politique

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a qualifié plus tôt les appels de certains groupes français à renégocier l’accord de 1968 sur la circulation et le séjour des Algériens en France de "épouvantail politique", exploitée par une minorité extrémiste animée par la haine de l’Algérie.

Le président Tebboune a assuré que cet accord "ne constitue aucun danger pour l’immigration ni pour la sécurité de la France."

Il a précisé que la promotion de l’inverse relève du chantage politique et de la diffusion de mensonges visant à semer la haine envers l’Algérie. Il a également souligné que l’Algérie cherche toujours à vivre en paix, mais pas au détriment de sa dignité et de son histoire.

Les voix de l’extrême droite se sont fait entendre, réclamant l’annulation de cet accord, déjà modifié à plusieurs reprises.

Ces demandes surviennent en plein milieu d’une crise diplomatique aiguë dans les relations entre l’Algérie et la France.