
Le Parlement européen intensifie la pression sur l’Algérie dans l’affaire Boualem Sansal
Dans une démarche qui a suscité une vaste controverse, le Parlement européen s’est aligné sur la position de l’extrême droite française concernant l’affaire de l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal.
Jeudi, les membres du Parlement européen ont voté en faveur d’une résolution appelant à la libération de l’écrivain Boualem Sansal. Le texte a été approuvé par 533 voix contre 24, selon un rapport de l’Agence France-Presse.
La résolution a été présentée par des députés issus de cinq des huit groupes politiques au sein du Parlement européen, comprenant les conservateurs, les socialistes, les libéraux, les nationalistes et les écologistes.
Contenu de la résolution
Le texte condamne « l’arrestation et la détention de Boualem Sansal » et exige sa « libération immédiate et inconditionnelle ». Il dénonce également « l’arrestation de tous les autres militants, prisonniers politiques, journalistes, défenseurs des droits de l’homme et autres détenus ou condamnés pour avoir exercé leur droit à la liberté d’opinion et d’expression ».
Tensions croissantes entre l’Algérie et la France
L’affaire Sansal ne s’est pas limitée au Parlement européen ; elle a également suscité des inquiétudes dans les milieux politiques français.
Le ministre français des Affaires étrangères a exprimé une vive inquiétude face au refus des autorités algériennes de libérer l’écrivain, soulignant que Sansal souffre de problèmes de santé et reçoit un traitement médical.
Du côté algérien, le président Abdelmadjid Tebboune a qualifié l’écrivain de « personne sans identité » et « émissaire de la France ».
Accusations portées contre Sansal
Boualem Sansal, âgé de 75 ans, est jugé en vertu de l’article 87 bis du Code pénal algérien, qui punit « tout acte visant à porter atteinte à la sécurité de l’État, à son unité, à sa stabilité ou au bon fonctionnement des institutions, en tant qu’acte terroriste ou subversif ».
Contexte diplomatique
L’affaire Sansal a exacerbé les relations déjà tendues entre l’Algérie et la France, qui connaissent des frictions croissantes, notamment autour de la question du Sahara occidental.
Le président français Emmanuel Macron a qualifié l’arrestation de Sansal de « détention arbitraire », ce qui a suscité une réaction en colère de l’Algérie, considérant cela comme une « ingérence inacceptable » dans ses affaires internes.