
Le nouveau pape rend hommage au saint algérien depuis le cœur du Vatican
À un moment charnière de l’histoire de l’Église catholique, alors que s’élevait la fumée blanche de la chapelle Sixtine, le monde entier attendait le nom du nouveau pape. Mais ce n’est pas seulement ce nom qui a surpris, c’est aussi la mention d’un grand nom algérien dans son premier discours officiel : celui de saint Augustin, fils d’Hippone (Annaba).
Le cardinal américain Robert Prevost a été élu nouveau pape de l’Église catholique romaine, succédant à François, décédé fin avril dernier à l’âge de 88 ans après une longue maladie.
Le nouveau pape portera le nom de Léon XIV, devenant ainsi le premier pape américain de l’histoire de l’Église catholique.
La fumée blanche s’est échappée de la cheminée au-dessus de la chapelle Sixtine pour annoncer que les 133 cardinaux chargés du vote avaient choisi le nouveau souverain pontife du Vatican.
Dans son premier discours prononcé depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, le pape Léon XIV a lancé un appel à la paix pour tous les peuples du monde.
Il a déclaré :
« Je veux que ce salut de paix entre dans nos cœurs, qu’il atteigne vos foyers, toutes les personnes où qu’elles soient, tous les peuples, le monde entier. »
Mais ce qui a retenu l’attention, ce n’est pas seulement son message humaniste, mais aussi ces mots :
« Je suis le fils de saint Augustin, celui qui a dit : “Avec vous, je suis chrétien ; pour vous, je suis évêque.” »
Qui est saint Augustin ?
Par ces paroles, le nouveau pape a remis en lumière la figure spirituelle et intellectuelle de saint Augustin, penseur majeur du christianisme. Né à Thagaste (aujourd’hui Souk Ahras), il a vécu et est mort à Hippone (Annaba), ville qui abrite encore une église portant son nom et accueillant des visiteurs du monde entier.
Selon l’Encyclopædia Britannica, Augustin est considéré, après saint Paul, comme le penseur chrétien le plus influent de l’histoire. Fils d’un père romain et d’une mère berbère chrétienne, il débute sa vie en doutant de la religion, en quête de vérité et de raison.
Il est né le 13 novembre 354 à Thagaste (actuelle Souk Ahras) et a été influencé par de nombreuses écoles de pensée, notamment celle de Platon. Il relate son parcours spirituel dans son œuvre Les Confessions. Il est reconnu comme l’une des figures les plus puissantes et influentes de l’histoire de l’Église.
Après avoir enseigné à Carthage, il s’installe à Rome puis à Milan, où il découvre la vie de saint Antoine le Grand. En 386, il décide de se convertir au christianisme.
Il est baptisé à Milan, puis retourne en Algérie où il fonde un monastère à Annaba et devient évêque d’Hippone jusqu’à sa mort en 430, à Annaba (l’Hippone d’alors).
Surnommé « le fils des larmes », en référence aux prières incessantes de sa mère pour son retour à la foi.
L’église Saint-Augustin à Annaba
La ville d’Annaba abrite aujourd’hui une église dédiée à saint Augustin, construite dans un style mêlant influences byzantine et maghrébine. Elle est l’un des plus importants monuments chrétiens d’Algérie.
Reconnue par le Vatican, cette église est un témoignage vivant de l’héritage d’Augustin, malgré ses origines amazighes.
À une époque où les identités se croisent, le nouveau pape rappelle au monde que la sainteté n’a pas de nationalité, et que saint Augustin, l’Algérien, reste vivant dans la mémoire de l’Église.