
Le Maroc se rapproche-t-il de Haftar ? Un signal fort envoyé depuis Benghazi
Le commandant en chef de ce qui est appelé les forces armées libyennes (des milices militaires), Khalifa Haftar, a supervisé la cérémonie d’inauguration de la ville militaire à Benghazi, à l’occasion du onzième anniversaire de la « Révolution de la Dignité ».
Depuis mai 2014, Khalifa Haftar organise régulièrement un événement similaire pour démontrer sa puissance et envoyer des messages tant sur le plan interne qu’international, d’autant plus que cette édition intervient dans un contexte de relâchement sécuritaire en Libye.
La cérémonie a été marquée par un défilé militaire à Benghazi, en présence du président de la Chambre des représentants, Aguila Saleh, et du chef du gouvernement dit d’union nationale, Oussama Hammad (un gouvernement non reconnu par les Nations Unies).
Des délégations officielles de plusieurs pays ont également assisté à la cérémonie, ce qui constitue un soutien indirect à Khalifa Haftar.
Parmi les pays représentés figuraient le Niger, le Tchad, la Russie, la Biélorussie, l’Égypte, la Jordanie, la Grèce, le Maroc, ainsi que les États-Unis, l’Italie, la Turquie, la Tunisie, la Palestine et le Soudan.
Des militants marocains ont relayé la participation de leur pays au défilé organisé par Haftar, y voyant un signe de rapprochement et de renforcement des relations.
Lors du défilé, Haftar a exposé des équipements militaires, des avions, des blindés, des troupes d’infanterie et des unités des forces spéciales.
Des mouvements suspects
Les célébrations orchestrées par Haftar – connu pour son hostilité envers l’Algérie – coïncident avec des mouvements suspects dans un contexte régional sensible aux abords des frontières algériennes.
Un rapport publié l’été dernier par le Middle East Media Research Institute (MEMRI) a estimé que Khalifa Haftar cherche à se rapprocher des frontières algériennes afin de lier davantage la Libye au nouvel axe sahélien pro-russe formé par le Mali, le Niger et le Burkina Faso.
Des sources libyennes bien informées ont récemment révélé que Saddam Haftar, fils de Khalifa Haftar, aurait reçu une proposition de soutien politique et militaire en échange d’une normalisation des relations avec l’entité sioniste et de sa succession à la tête du pouvoir.
Pour sa part, Khalifa Haftar s’est récemment rendu en Russie où il a rencontré le président Vladimir Poutine, avant de s’envoler pour Niamey, la capitale du Niger.