La France renonce à rendre hommage aux martyrs des massacres du 8 mai 1945 à Paris

La France renonce à rendre hommage aux martyrs des massacres du 8 mai 1945 à Paris

Alors que les relations entre les deux pays connaissent une tension croissante, les autorités françaises ont annulé une cérémonie prévue à Paris pour déposer une gerbe de fleurs en hommage aux victimes des massacres du 8 mai 1945, l’un des crimes les plus atroces de l’histoire coloniale moderne.

Yazid Sabeg, ancien commissaire à la diversité sous Nicolas Sarkozy, a précisé que cette commémoration avait été planifiée à l’initiative d’un groupe d’élus de diverses confessions et communautés, au Mont-Valérien à Paris, et qu’il avait été demandé au président Emmanuel Macron de parrainer l’événement.

L’événement, qui devait se tenir ce jeudi au Mont-Valérien dans la capitale française, à l’initiative d’élus représentant différentes communautés et confessions, était censé se dérouler sous le haut patronage du président Emmanuel Macron lui-même.

Cependant, selon Yazid Sabeg, la présidence française s’est finalement retirée du soutien à cet événement, bien que Macron ait déjà déposé une gerbe similaire lors d’une visite en Algérie.

Sabeg a souligné que l’hommage aux victimes des massacres du 8 mai 1945 en Algérie visait à "réparer une grande injustice mémorielle".

Natif de la wilaya de Guelma, il a insisté sur la nécessité pour la France de reconnaître les massacres qu’elle a perpétrés en Algérie, tout comme elle l’a fait pour les Juifs et les Arméniens, affirmant qu’il s’agissait de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, et que la France devait les reconnaître.

Ce qui est interdit en France est permis en Algérie

En dépit de cette ignorance officielle à Paris, l’Algérie a accueilli une délégation française composée d’une trentaine de personnalités politiques, députés et sénateurs, qui ont participé aux commémorations du 80e anniversaire des massacres. Une scène qui reflète un clair contraste français entre reconnaissance symbolique à l’étranger et déni politique intérieur.

Cette visite revêt une portée symbolique particulière, compte tenu des relations fluctuantes entre les deux pays, marquées par plusieurs crises, notamment sur les questions des fonctionnaires consulaires, de l’immigration, des visas, du dossier du Sahara occidental, et bien sûr de la mémoire coloniale, en premier lieu les crimes du colonialisme français en Algérie.

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la commémoration des massacres du 8 mai 1945, lorsque les forces coloniales françaises contraste ont réprimé dans le sang des manifestations pacifiques à Sétif, Guelma et Kherrata, organisées par des Algériens pour réclamer l’indépendance. Selon les estimations algériennes, plusieurs dizaines de milliers de civils ont été massacrés, dans l’un des pires crimes collectifs de l’histoire coloniale moderne.

Huit décennies plus tard, ce dossier reste une plaie ouverte dans la mémoire collective algérienne, et constitue l’un des points les plus sensibles dans les relations franco-algériennes, la France n’ayant toujours pas reconnu officiellement et pleinement les crimes commis.

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