
La France annonce le retour des relations avec l’Algérie à la normale et un nouveau dynamisme pour le dossier des voitures
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé dimanche que les relations entre son pays et l’Algérie "sont revenues à la normale", après des discussions de deux heures et demie avec le président algérien Abdelmadjid Tebboune.
Les pourparlers ont abordé plusieurs dossiers sensibles, en particulier la coopération économique en pause, notamment dans le secteur automobile, selon l’agence de presse Reuters.
Le ministre français a expliqué que parmi les sujets discutés figuraient les difficultés rencontrées par les entreprises françaises opérant en Algérie, notamment dans les secteurs de l’industrie alimentaire, de l’automobile et du transport maritime. Il a précisé que le président Tebboune l’a rassuré sur "sa volonté de donner un nouvel élan à ces secteurs".
Barrot a ajouté dans des déclarations rapportées par Reuters : "Nous réactivons toutes les mécanismes de coopération dans divers domaines, et nous revenons à la normale. Comme l’a dit le président Tebboune : les différends sont désormais réglés."
Le retour progressif de la coopération après des mois de gel
Cette visite fait suite à un appel téléphonique entre le président français Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune le 31 mars, lors duquel ils ont convenu d’une feuille de route globale pour apaiser les tensions qui ont affecté négativement les intérêts économiques et sécuritaires de la France en Algérie.
L’Algérie avait, selon des responsables français, mis en place des obstacles administratifs et financiers pour les entreprises françaises, ce qui a conduit à une exclusion non officielle de certaines d’entre elles des appels d’offres publics, notamment dans le domaine des importations de blé, où les importations de blé français ont chuté de manière significative depuis octobre dernier.
Coopération sécuritaire et tensions sur l’immigration
D’autre part, les relations sécuritaires entre les deux pays se sont détériorées au point de suspendre la coopération dans les dossiers de lutte contre le terrorisme, selon Reuters. La situation a été aggravée par l’arrestation en novembre dernier de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal (80 ans), qui a ensuite été condamné à cinq ans de prison.
Le ministre français a exprimé l’espoir que "l’Algérie fasse un geste humanitaire, étant donné son âge et son état de santé."
En ce qui concerne la politique intérieure française, la crise du dossier de l’immigration a également eu un impact, le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, ayant appelé à réexaminer l’accord de 1968 qui facilite la circulation des Algériens vers la France, après le refus de l’Algérie de reprendre certains de ses ressortissants soumis à des ordres d’expulsion du territoire français.
Dans ce contexte, Barrot a annoncé que le ministre Darmanin se rendra prochainement en Algérie pour relancer la coopération judiciaire entre les deux pays.