
L’ONU tire la sonnette d’alarme : Gaza, l’endroit le plus affamé de la planète
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a mis en garde contre la situation catastrophique dans la bande de Gaza, qu’il a qualifiée de « lieu le plus affamé de la planète », en raison du blocus israélien strict qui limite l’entrée de l’aide humanitaire à des niveaux ne répondant même pas aux besoins essentiels de la population.
Lors d’une conférence de presse tenue vendredi, le porte-parole du bureau, Jens Laerke, a précisé que seulement 600 camions sur les 900 autorisés avaient effectivement pu atteindre les frontières de la bande.
Le responsable a souligné que « des obstacles bureaucratiques et sécuritaires complexes rendent l’acheminement sécurisé de l’aide quasiment impossible », alors que les habitants de Gaza sont exposés à un risque de famine généralisée.
Laerke a indiqué que les fournitures parvenues jusqu’à présent se limitaient à de la farine non consommable directement, car elle nécessite une cuisson dans un environnement privé des éléments vitaux de base, précisant que 100 % de la population vit sous la menace de la famine.
Par ailleurs, il a évoqué le déplacement de près de 200 000 personnes supplémentaires au cours des deux dernières semaines en raison de la poursuite des opérations militaires et de la détérioration de la situation humanitaire.
Dans le même contexte, le ministère de la Santé de la bande de Gaza a annoncé que 60 enfants étaient décédés de malnutrition depuis le début de la guerre en octobre 2023, qui a fait plus de 54 000 morts jusqu’à présent, selon ses dernières statistiques.
Le ministère a également signalé que 22 des 38 hôpitaux de la bande étaient totalement hors service, affirmant que le système de santé et l’ensemble du dispositif humanitaire étaient au bord de l’effondrement.
De son côté, l’envoyée des Nations Unies pour le Moyen-Orient, Sigrid Kaag, a exprimé devant le Conseil de sécurité sa profonde tristesse face à la situation des habitants de Gaza.
Elle a déclaré : « Les Palestiniens de Gaza ont perdu tout espoir… Ils ne disent plus ‘à bientôt’ ou ‘à demain’, mais ‘on se retrouvera au paradis’, tant la mort est devenue leur compagne quotidienne. »
Kaag a insisté sur le fait que les civils de Gaza « méritent plus que simplement survivre… Ils méritent un avenir plein de vie. »