
L’Algérie renforce ses capacités aériennes avec des Su-35 en attendant les Su-57
La revue américaine National Interest a confirmé que l’Algérie est le premier acheteur étranger du chasseur russe Sukhoi Su-57, bien qu’elle dépende encore des modèles précédents de cet appareil. Parallèlement, l’Algérie a reçu ce mois-ci son premier chasseur Sukhoi Su-35, dans le cadre d’une commande de 24 avions.
Arrivée des premiers Su-35 en Algérie
Selon la revue, le premier Su-35 a atterri à la base aérienne d’Oum El Bouaghi, dans la wilaya d’Oum El Bouaghi, le 13 mars.
Avec cette acquisition, l’Algérie devient le troisième opérateur étranger de cet avion de combat russe, après la Chine et l’Iran. D’autres pays comme l’Égypte, l’Inde et les Émirats arabes unis ont également manifesté leur intérêt pour cet appareil polyvalent.
La revue rappelle que la Chine avait acquis 24 chasseurs Su-35 dans le cadre d’un contrat de 2 milliards de dollars, il y a près d’une décennie. De son côté, l’Iran a signé un accord avec Moscou il y a plus d’un an, témoignant du renforcement de la coopération militaire entre les deux pays.
Un contrat annulé avec l’Égypte ?
D’après un rapport du site Army Recognition, cité par la revue, la livraison rapide des Su-35 à l’Algérie serait liée à l’annulation d’un contrat initialement destiné à l’Égypte. Le Caire avait signé un accord d’achat en 2018, mais s’est ensuite retiré sous les pressions politiques et économiques de l’Occident.
Par ailleurs, bien que l’Iran ait reçu quelques Su-35, elle aurait préféré investir davantage dans des systèmes de défense aérienne, en raison de contraintes financières.
Un choix stratégique pour l’Algérie
Le rapport suggère que l’Algérie a probablement opté pour le Su-35 comme solution temporaire, en raison du retard de production du Su-57. Ce choix lui permet de recevoir immédiatement des avions de combat modernes, au lieu d’attendre plusieurs années pour les chasseurs de cinquième génération.
Course à l’armement en Afrique du Nord
National Interest souligne que la région connaît une intensification de la course à l’armement. Le Maroc, voisin de l’Algérie, modernise son armée en acquérant des F-16C/D Fighting Falcon Block 72 auprès des États-Unis.
Rabat a également manifesté son intérêt pour l’acquisition du chasseur F-35 Lightning II, ce qui pourrait faire du Maroc le premier pays arabe et africain à posséder cet appareil avancé.
Pourquoi le Su-35 pour l’Algérie ?
Le Su-35, baptisé Flanker-E selon la classification de l’OTAN, n’est pas un chasseur de cinquième génération, mais il reste un choix pertinent pour l’Algérie, qui utilise depuis des décennies des avions de combat russes.
L’arsenal aérien algérien comprend déjà des MiG-29, Su-30MKA et Su-24, faisant du Su-35 une transition naturelle avant l’intégration du Su-57.
Bien que présenté comme un avion de génération 4++, le Su-35 a été conçu à partir du Su-27 et rivalise avec des appareils américains tels que le F-15 Eagle, le F/A-18 Super Hornet et même le F-35.
Expérience au combat et perspectives d’avenir
Bien que développé initialement pour l’exportation, le Su-35 a été adopté par l’armée de l’air russe en 2014. Dès 2015, il a participé aux opérations militaires en Syrie, où il a assuré la protection des avions russes lors des missions de bombardement.
Selon National Interest, le Su-35 représente une solution intermédiaire pour l’Algérie, en attendant la livraison de ses futurs Su-57.