L'Algérie interpelle le Conseil de sécurité au sujet de la crise du drone

L’Algérie interpelle le Conseil de sécurité au sujet de la crise du drone

L’Algérie a adressé une correspondance au Conseil de sécurité des Nations unies dans le contexte des tensions diplomatiques croissantes avec le Mali, après l’incident de la destruction d’un drone malien par l’armée algérienne près de la frontière commune entre les deux pays, survenu il y a dix jours.

Le Mali, de son côté, a également saisi le Conseil de sécurité au sujet du même incident, selon ce qu’a révélé Radio France Internationale (RFI).

RFI précise que l’Algérie et Bamako ont envoyé, séparément, des lettres datées du 7 avril 2025 au Conseil de sécurité, contenant des déclarations officielles sur l’incident. Cependant, aucune des deux parties n’a formulé de demande officielle d’action ou de tenue d’une session spéciale, ce qui confère à cette démarche le caractère d’un simple “avis officiel” sans portée judiciaire ou mesure directe.

Escalade sans précédent entre Alger et Bamako

Les tensions entre l’Algérie et le Mali ont atteint un niveau sans précédent, marqué par des échanges d’accusations publiques, des rappels d’ambassadeurs, la fermeture réciproque de l’espace aérien, ainsi qu’un ton de plus en plus virulent. Bamako a notamment accusé Alger “d’agression” et de “soutien au terrorisme”.

Le ministère algérien des Affaires étrangères a précisé que l’interception du drone avait été décidée en réponse à une violation flagrante de l’espace aérien national sur une distance de 1,6 kilomètre, aux environs de 00h08 le 31 mars 2025.

Selon la même source, l’appareil est d’abord entré puis sorti de l’espace aérien algérien, avant d’y revenir avec un trajet considéré comme une manœuvre offensive claire, interprétée comme une action hostile directe.

Pas de réaction du Conseil de sécurité

RFI rapporte, citant une source diplomatique au sein du Conseil de sécurité, que “ni l’Algérie ni le Mali n’ont demandé la tenue d’une réunion sur cette affaire, et aucune action spécifique n’est donc requise du Conseil”.

Des experts en droit international estiment que ce type de notification est courant de la part d’États considérant qu’un danger pèse sur la paix et la sécurité internationales. Cela permet de lancer un débat au sein du Conseil de sécurité, que ce soit dans des sessions officielles ou informelles, et peut éventuellement ouvrir la voie à des démarches juridiques ou diplomatiques ultérieures.

La CEDEAO appelle au dialogue

Dans ce contexte tendu, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a publié un communiqué, daté du 9 avril 2025, exprimant sa “profonde préoccupation” face à la dégradation des relations entre l’Algérie et le Mali. Elle a exhorté les deux pays à “désamorcer les tensions, privilégier le dialogue et recourir aux mécanismes régionaux et continentaux” pour résoudre leurs différends.

Il convient de rappeler que l’Algérie siège actuellement en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2024-2025, alors que la crise avec le Mali s’inscrit dans un contexte régional complexe, marqué par une détérioration des relations entre Alger et plusieurs pays du Sahel.

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