
Importation illégale de montres électroniques : dix suspects placés en détention en Algérie
Le juge d’instruction près la Cour d’Alger a ordonné le placement en détention provisoire de 10 accusés impliqués dans la commercialisation de montres électroniques destinées aux enfants, dont la vente est interdite par la loi en Algérie, dans un contexte de soupçons de corruption et de falsifications à grande échelle.
L’affaire a été déclenchée à la suite d’informations précises parvenues aux services du ministère du Commerce et de la Régulation du marché, signalant la commercialisation illégale de montres électroniques interdites, destinées aux enfants, via des canaux non autorisés.
L’enquête préliminaire a révélé l’implication d’un réseau organisé ayant réussi à faire entrer sur le territoire national 19 conteneurs de marchandises, soit sans déclaration, soit sur la base de fausses déclarations douanières.
Complicité administrative et falsification systématique
Les investigations ont mis en lumière l’implication de fonctionnaires dans la facilitation de l’entrée de ces produits interdits, révélant un abus de fonction et un usage systématique de documents administratifs falsifiés.
Il est également apparu que les mis en cause ont recouru à des manœuvres frauduleuses pour contourner le système douanier et obtenir illégalement des documents officiels afin de couvrir leurs opérations d’importation.
Accusations lourdes
– Les prévenus sont poursuivis pour une série de délits et de crimes économiques, notamment :
– Faux et usage de faux dans des documents administratifs
– Abus de fonction publique
– Détournement volontaire de fonds publics
– Trafic d’influence
– Infraction à la législation sur les changes et les mouvements de capitaux
– Blanchiment d’argent et de revenus illicites
– Appartenance à une organisation criminelle organisée
Ces infractions sont classées parmi les grandes affaires économiques menaçant la sécurité économique de l’État et la confiance des citoyens dans les institutions de contrôle.
Inculpation et suite de l’enquête
Après l’audition de 11 suspects par le juge d’instruction, dix ont été placés en détention provisoire, tandis qu’un seul a été laissé sous contrôle judiciaire.
Dans son communiqué, la Cour d’Alger a précisé que l’enquête est toujours en cours, ce qui laisse entrevoir la possibilité de révéler d’autres personnes impliquées ou complices au sein des sphères administratives ou commerciales.
À noter que l’Organisation algérienne pour la protection et l’orientation du consommateur et de son environnement avait déjà lancé une alerte urgente en avril dernier à l’attention des parents et des autorités de contrôle, au sujet d’un produit commercialisé sur le marché et destiné aux enfants, qualifié de « dangereux et contraire aux valeurs morales ».
Cette alerte avait été publiée par le président de l’organisation, Mustapha Zebdi, sur sa page Facebook officielle, dans laquelle il dévoilait la circulation d’une « montre pour enfants enseignant l’immoralité ».
Zebdi avait précisé que cette montre contenait un contenu inapproprié en arabe et en français, constituant une menace directe pour les valeurs éducatives et morales des enfants.
Le problème résiderait dans l’apparition du mot « homosexuel » sur l’écran de la montre, accompagné de pourcentages variables d’une personne à l’autre, allant de 0 à 100 %.
Le président Zebdi a appelé les parents à faire preuve d’une extrême vigilance lors de l’achat de tels produits, les invitant à signaler immédiatement toute découverte de cette montre ou de produits similaires via le numéro court de l’organisation : 3311.