France-Algérie : Tebboune avertit Macron d'une « erreur irréparable »

France-Algérie : Tebboune avertit Macron d’une « erreur irréparable »

Dans une interview exclusive avec le quotidien français L’Opinion, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a ouvert son cœur, abordant les tensions croissantes entre l’Algérie et la France.

Il a exprimé des positions claires sur plusieurs dossiers sensibles, de la question du Sahara occidental à l’affaire Boualem Sansal, tout en réaffirmant son refus de toute rupture définitive avec la France, selon le journal français.

“Campagne systématique de dénigrement”

Au cours de l’entretien, réalisé au palais d’El Mouradia, Tebboune a exprimé son mécontentement face à ce qu’il a qualifié de "campagne systématique de dénigrement" menée par des acteurs politiques français de droite et de l’extrême droite.

Ces derniers appellent à la suspension des visas, à l’annulation des accords de mobilité et au gel des aides financières.

Il a déclaré : « L’atmosphère est tendue, nous perdons du temps avec le président Macron », critiquant ce qu’il appelle "l’exploitation politique" des questions communes.

Concernant l’expulsion de l’influenceur algérien “Doualemn”, le président a estimé que le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, cherchait à faire un coup politique, et a accusé Paris de donner la "nationalité ou le droit d’asile" à des criminels algériens de haut rang.

Le Sahara occidental : “Erreur fatale”

Sur la question du Sahara occidental, Tebboune a adressé un message clair à Macron en déclarant : « Je l’ai averti qu’il commet une grave erreur dans ce dossier ».

Il a réitéré que l’Algérie ne renoncerait jamais à son soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

Le “normalisation” avec Israël : Une position ferme

Tebboune a de nouveau confirmé la position ferme de l’Algérie sur la question palestinienne, en précisant que l’Algérie serait prête à établir des relations diplomatiques avec Israël dès qu’un État palestinien pleinement souverain serait établi.

Autres dossiers sur la table

Concernant l’écrivain Boualem Sansal, Tebboune a assuré que ce dernier recevait des soins médicaux et pouvait communiquer avec sa famille, mais qu’il serait jugé selon la loi algérienne.

Il a ajouté : « C’est un problème pour ceux qui l’ont créé ».

Le président algérien a également exprimé son mécontentement vis-à-vis de l’atmosphère "empoisonnée" entourant la gestion de la Grande Mosquée de Paris, apportant son soutien au recteur de l’institution.

Coopération historique et sécurité

Tebboune a insisté sur la nécessité d’aborder les dossiers historiques avec transparence, soulignant l’importance de traiter l’héritage des essais nucléaires français en Algérie sous un angle « humain, moral et politique ».

Malgré les tensions, le président algérien a montré une ouverture à une reprise de la coopération sécuritaire avec la France, mais a précisé que la balle était dans le camp de Paris.

“Non à la rupture”

En conclusion, Tebboune a fermement rejeté l’idée d’une rupture avec la France, mais a averti des conséquences d’un prolongement des tensions : « Si les choses ne sont pas corrigées, nous risquons de nous retrouver dans une séparation irréparable ».

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