Fin des cours de français en présentiel pour migrants : un recul social dénoncé

Fin des cours de français en présentiel pour migrants : un recul social dénoncé

L’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) a annulé la majorité des cours de français en présentiel destinés aux étrangers souhaitant s’installer durablement en France, depuis le 1er juillet dernier.

Depuis cette date, la grande majorité des cours est désormais proposée via une plateforme numérique, dont le contenu est corrigé automatiquement grâce à l’intelligence artificielle, suscitant la colère des associations de défense des droits des migrants.

Ce changement intervient alors que la maîtrise du français est devenue une condition essentielle pour l’obtention de titres de séjour, accentuant les tensions entre les autorités et les associations œuvrant pour le soutien des étrangers.

Les associations accusent l’État de suivre une “logique contradictoire” : relever les exigences linguistiques tout en supprimant les moyens nécessaires pour les atteindre.

La Cimade, le Secours catholique – Caritas France, ainsi que l’Union des centres sociaux et culturels, ont dénoncé ce qu’elles qualifient de “décision arbitraire” de l’OFII, estimant que cette mesure “exclut les publics les plus vulnérables et compromet les chances d’une véritable intégration.”

Ces associations ont déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris le 29 août 2025, afin de suspendre l’application de la décision et de rétablir les cours en présentiel, notamment pour les publics ne disposant ni des compétences numériques ni des moyens de communication adéquats, rapporte le site 20minutes.

Cette modification coïncide avec l’entrée en vigueur prochaine de la nouvelle loi sur l’immigration, prévue pour janvier 2026, qui durcit les conditions de séjour : un niveau A2 sera exigé pour obtenir un titre de séjour pluriannuel, et un niveau B1 pour obtenir une carte de résident de longue durée.

Ainsi, la langue française devient la pierre angulaire des nouvelles politiques migratoires, renforçant les craintes des défenseurs des droits civiques face à la multiplication des obstacles administratifs pour les demandeurs de titres de séjour.

Selon la même source, la décision numérique constitue un pas vers une forme “d’exclusion silencieuse”, selon les associations, car elle ne tient pas compte de la réalité de nombreux migrants qui ne maîtrisent pas l’informatique, ne disposent pas d’un accès régulier à Internet ni d’un environnement propice à l’apprentissage autonome à distance.

De son côté, le directeur de l’OFII, Didier Leschi, a défendu la mesure, affirmant que le système est déjà largement utilisé en Europe, et que les cours en présentiel resteront accessibles uniquement “aux étrangers ne sachant ni lire ni écrire”, tandis que les autres pourront poursuivre leur apprentissage “à distance et avec un nombre illimité de sessions.”

Les associations y voient au contraire une forme de discrimination et une menace pour les droits fondamentaux des migrants, faisant désormais dépendre l’obtention d’un niveau linguistique requis par la loi de compétences techniques et de moyens économiques, qui ne sont pas garantis pour tous les bénéficiaires.

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