
Elle a pris une mesure escalatoire contre l’Algérie… Qu’est-ce que l’Alliance des États du Sahel et qui la soutient ?
Le groupe des États du Sahel a annoncé l’appel de ses ambassadeurs d’Algérie, après que Bamako ait prétendu que l’Algérie avait abattu un drone appartenant à la Mali à l’intérieur de ses frontières.
Qu’est-ce que ce groupe ?
Les pays du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont formé, en septembre 2023, une organisation ou une alliance appelée "l’Alliance des États du Sahel".
En 2024, cette alliance est devenue une confédération, bien qu’elle ne se soit pas étendue pour inclure d’autres pays.
Cette alliance n’a aucun lien avec le "Groupe du Sahel" créé en 2017 pour soutenir les initiatives de développement dans la même région, qui comprend 27 organisations et pays.
Le coup d’État… un dénominateur commun
Bamako, Niamey et Ouagadougou ont annoncé en septembre 2023 la formation d’une alliance, qui s’est ensuite transformée en confédération.
L’alliance a été formée par les dirigeants des coups d’État du Burkina Faso sous la direction d’Ibrahim Traoré, qui a renversé le président intérimaire de son pays lors d’un coup d’État militaire en septembre 2022.
Elle inclut également les autorités putschistes de Bamako dirigées par Assimi Goita, qui a annoncé en 2021 la capture du Premier ministre intérimaire du pays et a pris le pouvoir au Mali.
Le dernier coup d’État ayant permis la formation de l’alliance a eu lieu au Niger, après le coup d’État du général Abdourahamane Tiani contre le président Mohamed Bazoum.
La Russie, un soutien clé
Le rôle de la Russie dans la région du Sahel africain est désormais bien connu.
Moscou cherche à renforcer son influence en Afrique en général et dans la région du Sahel en particulier, notamment en raison du recul de l’influence française et américaine.
La Russie est l’un des principaux soutiens de l’alliance formée à la frontière sud de l’Algérie, ayant confirmé qu’elle soutiendrait ses efforts pour former une force militaire commune, en fournissant des services de conseil et en envoyant des formateurs russes.
La semaine dernière, Moscou a annoncé, lors d’un sommet réunissant les ministres des Affaires étrangères des trois pays avec leur homologue russe Sergueï Lavrov, le renforcement de sa coopération militaire avec l’alliance.
Le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a également affirmé que les pays membres de l’Alliance du Sahel comptaient sur l’aide de la Russie pour établir une industrie militaire.
Un rôle discret des Émirats et du Maroc ?
En 2023, l’Algérie a annoncé être la cible d’un plan émirati « israélo-marocain » visant à déstabiliser ses relations avec les pays du Sahel.
La radio algérienne a alors confirmé que les Émirats avaient offert 15 millions d’euros au Maroc pour lancer une campagne médiatique et des campagnes sur les forums sociaux pour déstabiliser la stabilité des pays du Sahel.
Cette campagne visait à diffuser de fausses informations et de la propagande malveillante pour créer une atmosphère tendue entre l’Algérie et le groupe du Sahel.
Le drone de Tinzouatine
L’Alliance des États du Sahel a publié une déclaration de confrontation contre l’Algérie, l’accusant d’avoir abattu un drone de surveillance à l’intérieur des frontières maliennes.
Le ministère de la Défense nationale a annoncé le 1er avril l’abattage d’un drone sans pilote ayant pénétré l’espace aérien algérien.
Le drone était armé lorsqu’il a pénétré l’espace aérien algérien à une distance de 2 kilomètres.