Drone abattu.. l’Algérie rejette la plainte du Mali devant la Cour internationale de justice
L’Algérie a annoncé son rejet de la plainte déposée par les autorités maliennes contre elle devant la Cour internationale de justice (CIJ), affirmant que cette initiative de Bamako constitue une “grossière manœuvre” destinée à fuir ses responsabilités internes et à trouver un “bouc émissaire” à la profonde crise que traverse le peuple malien.
Dans un communiqué publié ce vendredi 19 septembre 2025, le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines a rappelé que le gouvernement malien avait prétendu, le 4 septembre, avoir saisi la CIJ contre l’Algérie — une déclaration démentie par le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse tenue le 13 septembre. Mais, après ce démenti officiel, les autorités maliennes ont bel et bien déposé leur requête le 16 septembre, ce qu’a confirmé la Cour internationale.
Le communiqué souligne “la contradiction flagrante” d’une telle démarche, estimant que le conseil militaire au pouvoir au Mali, qui a “piétiné la légitimité et l’ordre constitutionnel dans son propre pays”, cherche désormais à se présenter en défenseur du droit international, alors qu’il le méprise sur le plan interne.
La diplomatie algérienne accuse également ce régime d’avoir conduit le Mali vers une “catastrophe politique, économique et sécuritaire”, ainsi qu’à un “effondrement moral” pour le peuple malien, jugeant que le recours à la CIJ traduit une tentative désespérée d’instrumentaliser une prestigieuse juridiction internationale pour échapper à ses responsabilités.
L’Algérie affirme qu’elle “ne sera pas partie prenante de cette manœuvre”, qualifiée de “cynique et dépourvue de crédibilité”. Elle réitère son profond attachement au droit international et son grand respect pour la CIJ, tout en refusant que ces principes soient l’objet de manipulations politiques.
Le communiqué conclut que l’Algérie notifiera, en temps opportun, à la Cour son refus catégorique de cette procédure.
La CIJ a d’ailleurs précisé ce vendredi que la requête déposée par le Mali ne pourra avancer que si l’Algérie accepte sa compétence juridictionnelle.
Dans son dépôt, le Mali affirme que la destruction de son drone militaire par l’Algérie constitue un acte d’agression en violation du droit international. Mais, comme l’Algérie n’a pas reconnu la compétence obligatoire de la CIJ dans ses différends avec d’autres États membres de l’ONU, la Cour a renvoyé la plainte malienne vers le gouvernement algérien.
“Il ne sera pris aucune mesure dans l’affaire tant que l’Algérie n’aura pas accepté la compétence de la Cour”, a indiqué la CIJ dans un communiqué.
Bamako soutient que le drone, abattu près de Tinzaouatine, dans la région de Kidal, menait une opération contre des groupes armés. Alger réplique que son armée a abattu, le 1er avril dernier, un drone armé après qu’il eut violé son espace aérien à proximité de la ville frontalière de Tinzaouatine.