Darmanin demande à Macron de retirer l'ambassadeur français d'Algérie

Darmanin demande à Macron de retirer l’ambassadeur français d’Algérie

Le refus de l’Algérie d’accepter la liste française des citoyens algériens faisant l’objet d’une décision d’expulsion du territoire français a provoqué la colère de Paris, qui étudie désormais les mesures de rétorsion possibles contre Alger.

Un rappel d’ambassadeur en vue ?

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, estime que la France devrait rappeler son ambassadeur en Algérie pour consultations.

Ce n’est pas la première fois que Darmanin propose cette mesure. Toutefois, le président Emmanuel Macron, seul habilité à prendre une telle décision, s’y oppose pour le moment.

Par ailleurs, Darmanin a insisté sur la nécessité de mettre fin aux passeports diplomatiques accordés aux responsables algériens, en réaction au rejet par Alger de la liste des expulsés, une tentative française de pression.

Macron cédera-t-il à la pression ?

En juillet dernier, l’Algérie avait rappelé son ambassadeur à Paris pour protester contre le revirement de Macron sur la question du Sahara occidental et son soutien au plan d’autonomie marocain.

Cependant, Paris n’a pas appliqué la réciprocité et n’a pas rappelé son ambassadeur en Algérie. Macron a également résisté aux appels d’élus et de responsables français prônant l’escalade diplomatique.

Bruno Retailleau prend le relais dans l’escalade

Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a exprimé ses regrets face à la position algérienne, accusant Alger de refuser d’appliquer le droit international.

Retailleau a affirmé que l’Algérie ne respecte pas l’accord de 1994. Il a également annoncé que la France entamerait une riposte progressive, comme décidé par la commission ministérielle dirigée par le Premier ministre.

La première mesure de rétorsion française consisterait à suspendre l’accord de 2007, qui permettait aux diplomates algériens d’entrer en France sans visa.

Pourquoi l’Algérie a-t-elle rejeté la liste française ?

L’Algérie a catégoriquement refusé la liste des citoyens algériens visés par des décisions d’expulsion, aussi bien sur la forme que sur le fond.

Sur le plan formel, Alger considère que la France ne peut pas modifier unilatéralement les canaux diplomatiques établis pour traiter ce type de dossiers. Elle a rappelé à Paris la nécessité de respecter les procédures convenues, qui impliquent une coordination entre les préfectures françaises et les consulats algériens, avec un examen au cas par cas.

Sur le fond, l’Algérie a souligné que le protocole d’accord de 1994 ne peut être appliqué indépendamment de la convention de 1974 sur les relations consulaires, qui reste le cadre juridique de référence. Alger insiste également sur le respect des droits des personnes concernées par ces expulsions.

En conséquence, les autorités algériennes ont refusé d’examiner la liste présentée par la France et ont exhorté Paris à se conformer aux procédures bilatérales établies, garantissant ainsi le respect du droit et de la souveraineté nationale.

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