
Cinq mines colossales pour redessiner l’avenir économique de l’Algérie
L’Algérie mise sur ses trésors miniers inexploités pour opérer une transformation économique majeure, loin de la dépendance traditionnelle aux hydrocarbures.
L’exploitation des cinq principaux gisements miniers nationaux s’inscrit au cœur de cette transformation, soutenue par une volonté politique affirmée et d’importants investissements.
Une révolution minière pour changer le visage de l’économie
Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a déclaré précédemment que l’Algérie a lancé la mise en œuvre d’un vaste programme national de valorisation des ressources minières, dans le cadre d’une vision visant à soutenir le développement économique et à diversifier les sources de revenus.
Dans un discours prononcé à l’occasion du 59e anniversaire de la nationalisation des mines et du 58e anniversaire de la création de la société « Sonarem », Arkab a souligné que ces projets représentent des enjeux stratégiques majeurs, offrant des opportunités d’investissement prometteuses et une réelle valeur ajoutée à l’économie nationale.
Un rapport récent de la plateforme spécialisée « At-Taqa » indique que cinq mines algériennes figurent en tête de la carte de l’investissement stratégique national.
Ces projets visent à diversifier l’économie, à réduire la dépendance aux hydrocarbures et à créer des milliers d’emplois, grâce à un soutien financier conséquent.
Des trésors cachés : 90 % des ressources encore inexploitées
Selon les estimations de la plateforme, seuls 10 % des ressources minières de l’Algérie ont été exploités à ce jour, ce qui renforce l’importance de développer ce secteur.
Les ressources minérales du pays sont variées : fer, phosphate, zinc, or… autant de leviers pour une véritable renaissance industrielle.
Cette orientation s’inscrit dans le cadre des directives du président Abdelmadjid Tebboune, qui a insisté sur l’accélération des réalisations, notamment des projets en suspens depuis des décennies, en intégrant des partenaires locaux et internationaux dans des délais précis.
Gara Djebilet : le géant du fer
Le gisement de Gara Djebilet figure parmi les plus grands projets, avec des réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes de fer, dont 1,75 milliard directement exploitables.
Découvert en 1952, le projet n’a été lancé qu’en 2022, après plusieurs décennies de retard.
Mis en œuvre dans le cadre d’un partenariat algéro-chinois, il produit actuellement entre 2 et 3 millions de tonnes par an, avec un objectif de 50 millions de tonnes annuelles après la réalisation de la voie ferrée vers Béchar. Il générera environ 25 000 emplois.
Djebel Onk : pôle du phosphate à l’est du pays
Le gisement de Djebel Onk s’étend sur les wilayas de Tébessa, Souk Ahras, Skikda et Annaba.
C’est le deuxième projet le plus important, avec des réserves d’environ 2,8 milliards de tonnes de phosphate.
Il vise une production annuelle de 10 millions de tonnes de minerai brut et 6 millions de tonnes de concentrés.
Le projet mobilise 7 milliards de dollars dans le cadre d’un partenariat algéro-chinois, créera 18 000 emplois, et constitue la pierre angulaire du projet intégré du phosphate, moteur du développement dans l’est algérien.
Tala Hamza : la richesse en zinc à Oued Amizour
Le gisement de Tala Hamza – Oued Amizour, dans la wilaya de Béjaïa, recèle une réserve estimée à 34 millions de tonnes de zinc, ce qui le place parmi les dix plus grands au monde.
La pose de la première pierre a eu lieu fin 2023.
La production doit démarrer en 2026, avec une capacité de 170 000 tonnes de zinc et 30 000 tonnes de plomb par an.
Le projet, mené en partenariat algéro-australien, respecte des normes environnementales strictes et générera des milliers d’emplois dans la région.
Amesmessa : l’or du Hoggar au cœur des reliefs escarpés
Le gisement d’Amesmessa, situé près de la frontière nigérienne dans la wilaya de Tamanrasset, est le plus productif en or en Algérie, avec des réserves estimées à 70 tonnes.
Il constitue un modèle des gisements aurifères du Hoggar, riche en métaux précieux.
L’Algérie occupe la troisième place arabe en termes de réserves d’or selon le World Gold Council, avec 173,6 tonnes, ce qui fait de l’investissement dans ce domaine un choix stratégique à long terme.
Djebel Reggane : potentiel prometteur de diamant
Bien que le site de Djebel Reggane, à Adrar, ne soit pas encore exploité, les études géologiques indiquent un potentiel prometteur pour l’extraction du diamant.
Des opérations d’exploration intensives sont en cours, susceptibles d’inscrire le site dans la carte de la production à l’avenir.
Ce projet témoigne de la richesse minérale de l’Algérie et de ses efforts pour transformer cette diversité géologique en moteur de développement durable et en soutien à l’économie nationale, au-delà des hydrocarbures.
Les mines : locomotive des industries de transformation
Selon les observateurs, ces cinq projets constitueront la base des industries de transformation en Algérie, donnant un nouvel élan à l’économie dans son processus de sortie de la dépendance au pétrole et au gaz, notamment grâce à la volonté politique et aux nouvelles législations.
Ils devraient permettre un développement équilibré dans toutes les régions du pays, avec une réelle valeur ajoutée qui contribuera à dynamiser l’économie nationale et à diversifier ses sources de revenus.
Un nouveau code minier pour attirer les investisseurs
Cette semaine, le ministre Mohamed Arkab a présenté devant le Parlement un nouveau projet de loi pour encadrer les activités minières. L’objectif : attirer les investissements en proposant des incitations alignées sur les standards internationaux en matière de transparence et de technologie.
Le ministre a insisté sur le fait que l’exploration minière moderne constitue la base d’une réelle valorisation des ressources, tout en soulignant la nécessité de partenariats avec des entreprises spécialisées et le respect strict des normes environnementales comme condition d’obtention des autorisations.