Bamako assiégée et l’Algérie comme diversion des putschistes… L’heure de la chute du Mali approche-t-elle ?
Alors que les putschistes s’emploient à consolider leur pouvoir dans la région du Sahel, les groupes terroristes étendent leur influence et renforcent leur emprise sur des zones stratégiques, suscitant de réelles inquiétudes quant au bouleversement des équilibres économiques et à la dispersion des cartes dans la région.
Bamako sous siège
Le groupe terroriste Nosrat al-Islam wal-Mouslimin a réussi à prendre le contrôle de la région stratégique de Kayes.
Kayes se positionne comme une zone d’influence vitale, décrite comme la porte de l’Afrique de l’Ouest. Elle tire son importance de ses frontières communes avec la Mauritanie, le Sénégal et la Guinée, et de son rôle de nœud géopolitique reliant directement ces pays à la capitale Bamako.
Kayes représente l’artère vitale du Mali, en particulier pour la capitale Bamako, puisqu’elle constitue un passage économique pour l’acheminement du carburant, de la nourriture et des produits de première nécessité.
Les récentes avancées des groupes terroristes, notamment Nosrat al-Islam wal-Mouslimin, soulèvent des interrogations sur la capacité des autorités putschistes, dirigées par Assimi Goïta, à résister à la crise économique et sécuritaire dont les signes se multiplient. D’autant plus que les forces du corps africain, aux côtés de l’armée malienne, n’ont pas réussi à enrayer l’expansion terroriste.
Les données locales indiquent que le pouvoir malien est incapable de faire face aux terroristes. Les syndicats des transporteurs du voisin sud ont affirmé que le gouvernement ne fournit aucune protection aux chauffeurs, exposés quotidiennement à des tirs, à des incendies volontaires et à des embuscades visant leurs camions.
La coupure du carburant aggrave la crise
Le groupe terroriste Nosrat al-Islam wal-Mouslimin, affilié à Al-Qaïda, a mené mardi une attaque contre un convoi de 100 camions-citernes au Mali, réussissant à en incendier 40.
Cette opération terroriste intervient quelques jours après l’annonce du même groupe d’imposer un blocus sur les importations de carburant vers le Mali, empêchant leur entrée à Bamako depuis la Mauritanie, le Sénégal, la Guinée et la Côte d’Ivoire.
Selon des observateurs, l’objectif principal de cette coupure de carburant est de paralyser les opérations militaires de l’armée malienne, ses avions et équipements militaires dépendant de cette ressource pour les missions de reconnaissance comme pour les frappes contre les repaires terroristes.
L’Algérie pour détourner l’attention
Les rumeurs et la propagande relayées par Bamako traduisent l’incapacité de l’entourage d’Assimi Goïta à trouver des solutions à la crise économique et sécuritaire étouffante, révélant ainsi une faiblesse et une confusion qui se répercutent directement sur la vie du peuple malien.
Les autorités putschistes portent la responsabilité de l’escalade sécuritaire dans le pays, notamment après avoir mis fin à l’Accord d’Alger, qui avait constitué pendant des années un cadre de paix entre le pouvoir et les Azawadis, et qui avait fermé la voie aux groupes terroristes. Ces derniers ont rapidement exploité le vide pour étendre leur influence.
Simultanément à la prise de Kayes par les terroristes, Bamako a propagé l’information selon laquelle elle aurait déposé une plainte contre l’Algérie devant la Cour internationale de Justice, à la suite de la destruction de son drone par l’armée algérienne, dans la nuit du 31 mars, près de Tinzaouaten, dans la région de Kidal, au nord du Mali.
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a démenti que le Mali ait déposé une plainte contre l’Algérie devant la Cour internationale de Justice concernant la destruction du drone.
Bamako cherche, à travers la mise en cause de l’Algérie et une démonstration de force, à masquer son incapacité à faire face aux groupes terroristes et à détourner l’attention des Maliens de la chute de l’une des zones stratégiques les plus importantes du pays aux mains du groupe Nosrat.