Avec un défibrillateur, Bentaleb signe un retour inédit en France

Après avoir subi un arrêt cardiaque en juin dernier et traversé une longue période de convalescence comprenant un programme médical spécifique en France et aux Pays-Bas, le milieu de terrain algérien Nabil Bentaleb a enfin reçu l’autorisation de reprendre la compétition avec le LOSC. Cependant, son retour constitue une première en France.

Les médecins ont implanté à Bentaleb un défibrillateur cardiaque, un petit appareil fonctionnant sur batterie, placé dans la poitrine pour détecter et stopper les battements cardiaques anormaux. Il surveille en permanence le rythme cardiaque et délivre des chocs électriques si nécessaire afin de rétablir un rythme normal.

Le cas du joueur danois Christian Eriksen est l’un des plus célèbres exemples similaires à celui de Bentaleb. Après avoir été victime d’un grave malaise cardiaque lors de l’Euro 2021, il évolue depuis avec un défibrillateur. Cependant, les règles médicales en Italie l’avaient contraint à quitter l’Inter Milan après l’implantation de l’appareil.

Une décision historique en France

Le LOSC avait confirmé il y a plusieurs mois que l’état de santé de Bentaleb était suivi de près par une équipe de cardiologues français, belges et néerlandais. Son retour sur les terrains marque une première en France, où la législation interdisait jusque-là aux sportifs équipés d’un défibrillateur de jouer au football professionnel.

Dans une déclaration au journal L’Équipe en octobre dernier, le président du LOSC, Olivier Létang, avait insisté sur le fait que la santé de Bentaleb restait la priorité absolue avant toute éventuelle reprise de la compétition. Il avait qualifié son retour de “rêve fou” et de moment inédit dans le football français.

“Nous avons un rêve complètement fou, car il s’agit du premier joueur en France à reprendre après un tel événement. Cette démarche a été validée en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne. C’est un sujet très sérieux”, avait-il déclaré, rappelant que les règlements français interdisaient jusqu’ici aux joueurs équipés d’un défibrillateur automatique de pratiquer le football professionnel.

S’exprimant aujourd’hui sur le feu vert médical accordé à Bentaleb, Létang a expliqué : “Il est toujours difficile de dire ce qui a fait pencher la balance. Il y a eu une volonté énorme tout en plaçant la santé de Nabil en priorité. Nous avons appris presque à la dernière minute que cela pouvait se concrétiser. Il était essentiel de prendre toutes les précautions possibles pour minimiser les risques, ce qui explique la durée du processus.”