Arkab : L'Algérie engage des négociations pour localiser l'industrie des composants de dessalement

Arkab : L’Algérie engage des négociations pour localiser l’industrie des composants de dessalement

Le ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, a dévoilé la stratégie de l’Algérie en matière de dessalement de l’eau de mer, qui vise à renforcer la fabrication locale des composants des stations de dessalement. Cette approche permettra de réduire la dépendance aux importations et d’assurer l’autosuffisance dans ce secteur crucial.

Dans un entretien accordé au dernier numéro de mars de la revue El-Djeich, Arkab a détaillé les axes de cette stratégie, notamment le développement d’une industrie nationale de fabrication des équipements nécessaires. Il a ainsi annoncé que l’Algérienne des Énergies mène actuellement des négociations avec de grandes entreprises internationales pour la production locale de membranes d’osmose inverse. Cette initiative vise à accroître la compétitivité de l’industrie nationale et à soutenir les futurs projets de dessalement.

Le ministre a souligné que cette démarche s’inscrit dans une vision intégrée visant à répondre à la demande croissante en eau potable, particulièrement dans un contexte de besoins en hausse.

L’Algérie a enregistré des progrès notables dans le domaine du dessalement, avec une augmentation de la production d’eau dessalée, passant de 2,1 à 2,2 millions de mètres cubes par jour, soit 18 % de la demande nationale totale, dans le cadre du programme d’urgence « Eau 2021 » lancé par le président de la République.

Pour renforcer l’innovation dans ce secteur, le ministre a annoncé la signature d’accords de partenariat avec des universités et des centres de recherche nationaux. Ces collaborations visent à développer des solutions technologiques innovantes et à former des compétences spécialisées pour accompagner les projets de dessalement.

Dans cette optique, l’Algérienne des Énergies, filiale du groupe Sonatrach, a engagé des négociations avancées avec des partenaires internationaux pour la fabrication locale des composants des stations de dessalement. Des accords ont notamment été conclus avec la société allemande Port Energy Logistic pour la production de membranes d’osmose inverse en Algérie.

L’Algérie ambitionne également d’intégrer les énergies renouvelables dans l’exploitation des stations de dessalement. L’Algérienne des Énergies prévoit ainsi d’alimenter ces infrastructures à hauteur de 30 % en énergie solaire, afin de réduire les coûts énergétiques et de limiter l’empreinte carbone des installations. Cette initiative s’inscrit pleinement dans la stratégie du pays visant la transition vers des énergies propres.

Arkab a également mis en avant l’expertise nationale dans la construction des nouvelles stations de dessalement. Cinq installations ont été entièrement réalisées par des entreprises algériennes :

La station de Ras El Oued à Oran, construite par GCB,
La station de Cap Djinet à Boumerdès, réalisée par GTP,
La station de Fouka 2 à Tipaza, développée par Cosider Canalisations,
La station de Tighremt à Béjaïa, prise en charge par ENAC,
La station de Koudiat Draouch à El Tarf, construite par SARPI.
La mise en service de ces installations permettra d’augmenter la capacité de production d’eau dessalée du pays à 3,7 millions de mètres cubes par jour, couvrant ainsi 42 % de la demande nationale en eau potable.

Dans la perspective d’une indépendance accrue, le PDG de l’Algérienne des Énergies, Lahcen Bada, a indiqué que l’entreprise envisage de créer des fermes solaires dédiées à l’alimentation des stations de dessalement, avec un objectif de 30 à 40 % d’énergie solaire utilisée. Cette démarche permettra de réduire le coût de production de l’eau et d’alléger le poids des subventions publiques dans ce secteur.

Par ailleurs, des discussions sont en cours avec des entreprises étrangères spécialisées dans le dessalement, afin de fabriquer localement des équipements essentiels, notamment les membranes d’osmose inverse et les matériaux de filtration.

En conclusion, cette stratégie globale illustre l’engagement de l’Algérie à développer un secteur du dessalement plus autonome, en misant sur l’industrialisation locale, l’innovation scientifique et l’intégration des énergies renouvelables, afin de garantir la sécurité hydrique et la durabilité des ressources pour les générations futures.

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